Et pourtant, Dieu sait si c'est fougueux !

J'ai de la sympathie pour Hugh Jackman. Je sais pas, cette allure de beau gosse cool, qu'on pourrait avoir en pote, contempler en train de pécho n'importe quel nana avec un sourire et continuer malgré tout de lui tenir la chandelle quoiqu'il advienne. Ce mec a la classe. Malheureusement, ce mec joue quand même dans pléthore de films pas terribles, à commencer par cette Opération Espadon, un film d'action moyen, avec du jeu moyen et un scénario assez... moyen. Mais revenons-en aux faits.

Attention, ce qui suit est rempli de bons gros stéréotypes : à peine sortie de prison où il a été envoyé pour deux ans de séjour à la suite d'un hacking (il s'en prenait à un odieux programme d'écoute à grande échelle des lignes privées américaines, les salauds !), Stan se voit perdre la garde de sa fille, Olly, qui, du coup, doit aller vivre avec son ex-femme alcoolique, remariée à un grand producteur de porno (le plus grand de Californie, nous dit-on) et qui tourne, en plus, à domicile, avec sa nouvelle épouse, en prime. Pour la peine, quand Gabriel, un détraqué génial mais maléfique, lui propose d'oeuvrer pour lui afin de mettre au point un virus, il accepte au vue de la somme démente qui est promise, ne pensant qu'à sa jeune fille, sans doute maquilleuse sur un tournage dégradant pour la condition de la femme. Ce beau défenseur des droits américains se retrouve mêlé alors à un complot qui le dépasse, me dépasse et dépasse sa fille, aussi, directrice de la photo sur un tournage infamant.

Ah oui, quand même, hein. Et vous n'avez rien vu. Le film s'ouvre sur une petite leçon de cinéma de la part de Travolta, équipé de son double-menton stylé nineties et d'une coupe de cheveux improbable. Tout comme la scène. S'ensuit une jolie explosion et hop, on démarre le film à rebours, racontant les quatre derniers jours. On passe les discussions sur les pare-feus cryptés à 128 bits, non, 512 bits ! Ah mince alors, mais la clé n'est pas détruite lors du premier boot alors que... aaaaah, c'est bon, nous autres, non-informaticiens, on sait que c'est du blabla, il suffit de regarder les vrais informaticiens hilares dans la salle et les deux trois grossièretés du scénario (le twist final était pas très WTF, quand même : la coupe de cheveux de Travolta, beaucoup plus !). On essayera de passer sur l'abus de filtre jaune, vert, bleu, qui essayent de vendre un côté bling bling que soulevait déjà un collègue senscritique. On pourra même éviter de trop reprocher à John de cabotiner juste à mort, à Halle Berry de ne faire que sortir les nichons et prendre un air suffoqué de peur et à Vinnie Jones de... bon, on reproche trop rien à Vinnie Jones, je vous l'accorde. Pourquoi ? Parce que mine de rien, le film jouit d'un putain de capitale sympathie, qu'il tire de je-ne-sais-où (sans doute la tête de pote Hugh) et qu'il use jusqu'à la corde pour vendre sa petite histoire pas terrible, mais pas odieusement mauvaise non plus.

Au final, ça se laisse regarder et, bizarrement, on se lève sans se dire qu'on a trop perdu notre temps, chose étrange s'il en est, vue les tares qu'il se trimbalait au décollage !
0eil
5
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le 29 août 2011

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9 j'aime

0eil

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9

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