James Bond rencontre Top Gun, Waterworld, combat des requins et fait de la plongée

Développement

Avant de s’intéresser à la critique de ce film, il faut remettre celui-ci à son contexte. Bien avant la sortie de Dr. NO, Ian Fleming qui était convaincu que son héros était fait pour briller au cinéma rencontra le producteur Kevin McClory. Ensemble, ils élaborèrent le script de James Bond and The Secret Service, projet destiné à être le premier film d’une saga consacrée à 007. Finalement James Bond and The Secret Service fut annulé, mais quelques années plus tard Fleming décida d’utiliser des éléments du scénario du film avorté pour son nouveau roman intitulé Opération Tonnerre (Thunderball) sans se concerter avec McClory. Furieux, le producteur intenta un procès à l’écrivain qui finit par gagner. McClory fut donc crédité comme producteur exécutif de l’adaptation cinématographique du roman et obtint les droits exclusifs du S.P.E.C.T.R.E ainsi que du personnage de Blofeld. Une victoire au goût amère pour EON (les producteurs historiques de la franchise depuis 1962) qui permit à McClory de produire un remake d’Opération Tonnerre en 1983 avec le film Jamais plus Jamais qui verra le retour de Sean Connery et qui sera en concurrence directe avec le James Bond officiel de l’année, Octopussy qui voit Roger Moore endosser le rôle de l’agent secret pour la sixième fois. A noté que McClory essaya de produire des films 007 dissidents tout au long de sa vie à la suite de son procès avec Fleming.

Cette bataille juridique empêcha donc EON d’utiliser la célèbre organisation criminelle et son leader au chat blanc pendant de décennies de 1971 à 2015 ; bataille qui prit fin avec le décès de McClory (en 2006) et les arrangements avec les ayants-droits, qui vit la renaissance du S.P.E.C.T.R.E sous la bannière d’EON avec le film éponyme de 2015 (007 Spectre), qui voit Daniel Craig s’illustrer dans le smoking de Bond pour son avant-dernière aventure.

Critique :

Après le flamboyant Goldfinger, Sean Connery (James Bond 007) est de retour, tout comme le réalisateur Terence Young, pour une 4e mission. Une mission beaucoup moins réussite que les précédentes, qui inaugure le déclin de la saga pour quelques films : la faute à un cruel manque de rythme qui dessert l'ensemble du métrage : à commencer par les scènes sous-marines beaucoup trop nombreuses et longues, voir interminables, à tel point que le spectateur finit par décrocher du film. L'histoire est également très brouillonne (cela parle à la fois de l'OTAN, de chirurgie esthétique, de vol d'ogives, de vengeance etc.). Cela créer un scénario complexe à suivre pour pas grand chose. Concernant les personnages, memê si Sean Connery a toujours la classe et le flegme en James Bond, les JB girls sont jolies (belle Claudine Auger!) mais peu intéressantes (même si L. Paluzzi en Fiona Volpe est plutôt convaincante en femme fatale psychopathe) et le méchant Largo a un charisme limité (méchant cliché mais sympa sans plus). Néanmoins, même si on a un 007 moyen, certaines choses sont à sauver dans ce film : à commencer par James Bond lui-même. Sean Connery est toujours parfait dans le rôle de l'espion britannique. La scène pré-générique géniale avec le rythme, de l'action et des gadgets.

Ensuite, l'exotisme, puis le retour de Félix Leiter (beaucoup plus en adéquation avec sa prestation dans Dr. NO et un côté "cow-boy" à la Clint Eastwood), la scène avec Bond et Domino sur la mort de Derval, la scène avec les différents agents "00", le S.P.E.C.T.R.E avec une menace mondiale et une mission commune à tout le Mi6 et la CIA pour les traquer, les clins d'œil à la France (cocorico !!) et enfin le thème principal du film avec la voix suave et mythique de Tom Jones.

Pour conclure Opération Tonnerre (Thunderball) est un James Bond moyen, presque trop sérieux avec beaucoup de défauts. En effet, contrairement à la majorité, je préfère Jamais plus jamais, son remake de 1983 beaucoup plus cool et divertissant avec un Sean Connery vieillissant et plein de charme, Fatima Blush, une méchante complètement dingue et une Kim Basinger superbe en Domino. James Bond will return.