Oppenheimer comme Christopher Nolan auraient pu prononcer ces mots d'un mythique Ozymandias... mais pas pour ce film.
Il y a beaucoup de sens à ce que Nolan, qui a révolutionné un pan du cinéma sur le thème du temps, s'intéresse à Oppenheimer, un des scientifiques les plus reconnus du XXe siècle et qui a révolutionné la science - et le monde. Mais peut-être impressionné par cette montagne, il en a eu le souffle coupé. Entendons-nous bien: Oppenheimer est un bon film. Cillian Murphy est excellent et devrait avoir l'Oscar, même Matt Damon n'est pas mauvais, et on se paie le luxe d'avoir Rami Malek en personnage très secondaire. La réalisation est bonne, avec des allers-retours entre différentes époques, un peu la marque de fabrique de Nolan.
Oui mais voilà, il ne reste que ça de la patte du réalisateur. C'est comme si, après l'échec mérité du bien trop cryptique Tenet, l'élève Nolan s'était décidé à remettre une copie bien proprette, bien lisse, avec tous les attendus de la grosse production américaine, mais sans âme. De l'histoire, de l'intrigue, des sentiments, du sexe, des gros boum boums, tout est là. Même la réflexion autour de la bombe atomique, certes peu caricaturale, reste superficielle et sans surprise. Sans compter que le film est très long sans que ça ne soit justifié, et que le fouillis des multiples personnages devient vite beaucoup trop dur à suivre.
Un bon film certes, qui j'espère ne remportera pas la statuette, et qui reste moyen au vu des précédents gros morceaux de Nolan.