8 bonnes raisons de détester Ouija (et tous les films d'horreur de ce genre)

1/ La scène d'ouverture putain.


C'est basique. Ta scène tu ne la fais pas paranormale. Tu ne la rends pas inquiétante, directement horrifique. On s'en fout putain, ça doit monter crescendo. C'est quoi cette mode, de rentrer directement dans le lard ? Ici, la scène est purement et simplement inutile. Elles jouaient à ce jeu étant gamines, mais bordel ce n'est pas parce que ton film ne dure qu'1h30 que tu dois le remplir avec du néant. En plus de cela, ces gamines sont ultra-maquillées. J'ai lâché un petit #marcdutroux sur twitter il sautait partout le gus. Non, stop, c'est une image bordel. Enfin non, justement. Enfin... Arrête, mince.


2/ Les jump scares / jumpscares / jump scare


Je ne sais absolument pas comment s'écrit cette merde, mais j'en ai plus qu'assez. C'est la rhétorique du pauvre, c'est le dude fin 18ème qui faisait croire qu'il venait de la haute-société alors que tout le monde sait que c'était un sale cordonnier en faillite. Sincèrement, c'est ça la peur aujourd'hui ? C'est ça faire un film d'horreur ? User jusqu'à la moelle d'arguments techniques pour rendre votre film inquiétant ? Parce que j'avoue, je sursaute, comme tout le monde, devant ces bouses infâmes. Mais est-ce là votre projet final ? Est-ce que vous en tirez une quelconque fierté de ne baser votre atmosphère glaçante que sur des effets de manche ? Un silence puis un son décuplé, une caméra en panoramique qui tourne puis s'arrête sur le monstre ? Quand est-ce que vous comprendrez que pour être apeuré, transi de crainte devant sa télévision, le spectateur doit être immergé dans une HISTOIRE, pas dans un FILM bordel de merde ? C'est la nuance. La forme au détriment du fond ? Ca me fait vomir. L'horreur en 2010 fait vraiment pitié.


3/ Les personnages qui meurent un par un... sauf l'héroïne évidemment.


Au-delà du fait que ce soit parfaitement incohérent, et on y reviendra plus tard, j'en ai un peu ma claque de ce procédé facile et chiantissime. Déjà, c'est une facilité scénaristique gerbante et sincèrement, quelle pauvreté dans l'imagination. Ensuite, lorsqu'un des personnages meurt, et que les autres sont vraisemblablement poursuivis par un monstre, et qu'un autre personnage meurt, on comprend que l'on va se taper 45 minutes où ils subissent tous le même sort un par un. Et les scènes s'enchaînent. Et puisqu'il faut bien finir le film, la résolution est une pirouette de deux minutes trente à tout casser. Gerbant. Coucou The Descent, ça va ?


4/ Les adolescents stéréotypés


Sa copine, Isabelle. Non, attendez, déjà, parce que là plus j'y pense (et moins j'oublie) plus ça me gave, les garçons ne sont pas tous des beaux gosses. Il y a une probabilité quasiment minime pour que tous soient beaux et bien foutus. C'est impossible. Donc, cette Isabelle, elle est toujours parfaitement maquillée. Quand elle a rendez-vous le soir pour aller combattre un démon du mal, donc un truc qui, dans l'absolu, n'existe pas trop dans la réalité et tend à n'avoir jamais existé, donc c'est encore plus rare qu'un film pour enfants de Gaspar Noé quoi, elle est parfaitement maquillée. Alors à part si tu comptes te faire sodomiser par ce démon comme Adjani dans Possession, je ne comprends pas trop le délire. Ne parlons même pas de leur comportement d'ahuris profonds, dont la superficie du cerveau est bien trop faible pour être aperçue avec un microscope sur lequel tu installes un zoom x l'infini bordel de bois. Oui là je m'énerve, diantre ! Il faut attendre des drames ou des films français minables pour avoir des adolescents comme tout le monde ? Ton film est vide donc tu bases tout sur les jolies bouilles de tes chérubins ? Je te méprise.


5/ L'incohérence DU DEPART.


Alors oui, sans cette incohérence, ce comportement complètement irresponsable, il n'y aurait jamais de films d'horreur, ou presque. Mais il ne faut pas se foutre de la gueule du monde. Ta copine est morte. Ta copine jouait au jeu. Tu as des doutes sur le fait que ce soit ça qui ait tué ta copine. Pourquoi tu joues à ce putain de jeu de société ? Pourquoi ? Un petit la bonne paye, carte transaction piscine rien à foutre, et c'est marre. Scénaristes, soyez sincères avec vous-même. Je n'aime pas utiliser l'argument des gens qui meurent de faim en Afrique mais ils aimeraient eux aussi toucher des dizaines de milliers de dollars pour écrire des navets pareils. Oui je sais c'est sans rapport mais vous me forcez à sortir cet argument. Et vous le savez.


6/ Où est ton budget ? Un sacré budget ? Budget, budget où t'es ?


Je vais vous le dire, où il est ce budget. Il est dans les fouilles des producteurs, acteurs, réalisateurs de ce genre d'inepties et non-sens. Il est dans les effets spéciaux, c'est bien, bravo, quels jolis morts de l'au-delà, c'est pas comme si on voyait ça avec Poltergeist, Insidious, c'est pas comme si James Wan existait et que vous pompiez tout sur lui, ça n'a rien à voir. Sincèrement quand je vois des films comme It Follows, inventifs avec une vraie âme, et ce genre de films hyper commerciaux, des teen movies sans saveur et sans travail, ça me donne envie de me faire l'intégrale de Plus belle la vie et dans le désordre. Et Olivia Cooke, attention mon amour. Je t'aime, #batesmotel et tout ce que tu veux, mais ça fait déjà deux fois. Les âmes silencieuses, Ouija, attention. N'est pas Chloe Moretz qui veut, enfin si d'ailleurs, est Chloe Moretz qui veut donc choisis mieux les films que l'on te propose.


7/ La fin ouverte. Je n'en peux plus.


Sincèrement la flèche qu'elle retrouve sur son bureau, ce n'est plus possible. Et je sais bien que ce procédé est aussi utilisé dans les bons voire très bons films d'horreur, mais à un moment donné il y a les fins ouvertes qui ont du sens et les autres qui ne sont là que pour amener un dernier frisson ou promouvoir une hypothétique suite. Ici, ce n'est clairement pas Thriller de Michael Jackson. Ca n'apporte rien, la situation est résolue, alors toi qui es si classique dans ton approche du teen-horror-movie-à-deux-euros-cinquante, pourquoi tu ne suis pas le schéma normal-péripétie-résolution-fin, au lieu de nous prendre le chou avec ta flèche ? C'est possible un jour de terminer un film d'horreur avec dignité, ou du moins juste esquisser un tout petit clin d’œil, comme ça, histoire d'avoir une petite patte du réalisateur ?


8/ Olivia Cooke, même pas drôle !


Toi mon soleil étoilé, so sexy avec tes fils dans le pif dans Bates Motel... Tu aurais pu nous montrer un bout de sous-vêtements. Alors, je sais, l'image de la femme, tout ça. Le sexisme. Mais tu ne le fais jamais. On a juste eu un décolleté. Je suis navré mais un film doit retranscrire la réalité. Je vais te dire un truc Olivia. Tu sais, ma mère. Ma mère, c'est une femme honnête, et je l'aime beaucoup, et je ne fais aucun complexe d’œdipe. Mais je vais te dire un truc. Il y a bien des moments où elle est en pyjama non ? Il y a bien des moments où elle se douche nue, non ? Parfois même elle fait... non, non, n'abusons pas. C'est la vie, je ne dis pas que j'aimerais la voir dans ces positions, surtout pas, mais ainsi va la vie comme diraient des gens quelconques. Alors pourquoi pas toi ? Le réalisateur est sympa, il nous met une petite scène où tu vas te baigner, pour x raison, ou alors au lieu de foutre un monstre quand tu es dans le grenier, on en fout un quand tu es dans ton bain et qu'il n'y a pas de mousse du coup on voit tout. Mais non, même pas.


Donc ça ça m'a énervé, donc je descends de 3 à 2. Voici 8 bonnes raisons qui j'espère, pourront vous convaincre, de ne jamais voir ce film.
Lisez plutôt un bon petit Proust des familles. (Et prenez du doliprane.)

EvyNadler

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