"Je-fais-n'importe-quoi-avec-le-christianisme" volume 2

Depuis maintenant près de quarante ans la production cinématographique américaine divertit son bétail de 300 millions et quelques d'âme de films à sensation forte faisant directement ou indirectement référence à des traditions païennes et autres incantations démoniaques tout en prenant un plaisir coupable, divertissant et non dissimilé à intégrer des socles scénaristiques chrétiens. Cette proximité avec la tradition historique chrétienne ou plus largement religieuse à une double efficacité d'insérer de la crédibilité au contexte et de susciter une peur "naturelle". Cette peur naturelle est aisément perceptible au sein des films d'horreur à partir d'observation de multiples indices, de traces volontairement placés dans telle partie du décors (crucifix accroché au-dessus d'un lit, une bible sur une étagère poussiéreuse,...) ou de dialogues ou personnages incarnant un membre du clergé et manifestant son impuissance à lutter contre les démons. Et bien évidemment dans Ouija : les Origines du Mal on sent que le réalisateur a voulu faire preuve d'un travail exhaustif de production à l'américaine marquée surtout par une élite culturelle prenant un malin plaisir à appauvrir intellectuellement la masse de bétail-consommateurs que nous sommes, à coup de films dont le titre de "Je-fais-n'importe-quoi-avec-le-christianisme" serait plus pertinent. Cette tendance au blasphème maladroitement réalisé et impropre dans la forme comme dans le fond est bien entendu le scheme principal de ce film. Des références à l'évangile de Jean chapitre 4 verset 1: "bien-aimés, n'ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde". Bien joué Mike. Dans un film évoquant les esprits et la tentation diabolique à s'adonner à des rites de sorcellerie païenne dans une ère de crise de la foi propre à notre société contemporaine, ces références pourraient-être bien pensées mais sont malheureusement grossièrement expliquées et insérées par wagons entiers d'acteurs ridicules faisant semblant d'aimer le film. A regarder avec un certain esprit critique et une GRANDE prise de recul.