Skyfall.

Coproduction entre les USA et l'Allemagne, budgétisée quand même à hauteur de pratiquement 50 millions de dollars, Outlander se sera mangé un sacré parpaing au box-office, ne rapportant qu'à peine sept millions de dollars dans le monde, et ne sortant d'ailleurs chez nous que bien plus tard en DVD/Bluray.

Imaginée par son réalisateur Howard McCain en 1992 et scénarisée six ans plus tard par Dirk Blackman, cette relecture de Beowulf aura même intéressé un temps Renny Harlin, avant que ce dernier ne laisse la main à son créateur. Sur le papier, le projet étonne clairement par son ambition, mêlant vikings et science-fiction dans un esprit très comic-book.

Mais malgré son budget pourtant confortable, Outlander montre rapidement ses limites, peinant à concrétiser convenablement certaines de ses visions les plus dantesques, à l'image de flashbacks spatiaux franchement bancals. Malgré les nobles intentions de McCain et le savoir-faire de son équipe, il manque désespérément un véritable souffle épique à l'ensemble, pas franchement aidé par un montage chaotique lors des scènes d'action et surtout, par des effets spéciaux numériques inachevés.

Dommage, car Outlander ne mérite absolument pas sa réputation de navet cosmique, demeurant malgré tout un respectable divertissement du samedi soir. Porté par un casting fort sympathique (Jim Caviezel, John Hurt, Ron Perlman, quand même), il compense largement une intrigue basique par un refus étonnant de sombrer dans le manichéisme habituel, n'hésitant pas à montrer les failles d'un "héros" à la base colonisateur. Même chose en ce qui concerne les luttes de pouvoir, loin d'être simples, même s'il est frustrant que le film ne profite pas de sa durée relativement conséquente (près de deux heures) pour développer correctement les rancunes des deux tribus ennemies.

Offrant une superbe bestiole et quelques plans iconiques dignes d'un comic-book, Outlander aurait mérité d'avoir un traitement de blockbuster, tant son point de départ était alléchant. Faute d'une exécution totalement convaincante, il faudra se contenter d'une aventure étrange, casse-gueule et ô combien imparfaite mais ambitieuse et divertissante.