Guillermo, Guillermo le généreux !

A l'instar de Peter Jackson, Guillermo Del Toro est un cinéaste généreux. D'emblée, Pacific Rim plaisait par sa simplicité assumée : de grands robots contre de gros monstres. Néanmoins, le film de Del Toro affiche pas mal de longueurs d'avance vis-à-vis de la concurrence.

Certes classique dans sa trame scénaristique et son fond, le film se révèle efficace. Peu de superflu, et surtout (chose désormais rare pour les blockbusters qui tâchent désespérément de faire du "scénario") il y a derrière une garantie de cohérence de l'ensemble. C'est simple, classique, déjà vu, mais ça se tient, en dépit de quelques défauts bien entendu, comme des petites lourdeurs ou des évènements qu'on aurait peut-être voulu plus espacés. Rien de bien significatif pour autant. Comme dit plus haut, l'ensemble est d'ailleurs assumé, et on se retrouve rapidement pris par cette jouissance pseudo-patriotique à vouloir détruire ces méchants monstres. Efficace.

Sur cette base solide, Guillermo Del Toro applique sa jouissive direction. A nouveau, contrairement à de nombreux blockbusters actuels, Pacific Rim est fluide, beau et lisible. Dans l'overdose de puissance et de too-much complètement assumé, Del Toro se permet du virtuose. En apparence, derrière un gros travail sur les effets spéciaux (et un design agréable, par ailleurs), on est en présence d'un découpage de très bonne facture qui privilégie toujours le spectaculaire dans son sens "généreux", voire "sincère" si j'ose dire. Guillermo Del Toro se fait très plaisir et ça se ressent. Par chance, l'homme est talentueux, et le spectateur en jouit aussi.

A côté de ça on retrouve les ingrédients classiques de la recette : la petite musique épique qui entraine le tout, sans grand génie mais à nouveau dans la cohérence, les personnages certes peu développés mais qui correspondent à des fonctions précises, sans superlu... Et d'autres petites choses du même ordre.

Le moins que l'on puisse dire c'est que Pacific Rim tient sa promesse : celle de faire passer au spectateur un très bon moment devant l'écran en savourant un film façonné avec une véritable maitrise des outils cinématographiques. Il n'est donc pas la peine d'avoir cette fâcheuse habitude de "laisser son cerveau à l'entrée du cinéma". Et tant mieux, merci Guillermo.

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le 14 juil. 2013

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Lt Schaffer

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