Synchronisation ratée

• United colors of Guillermo

Pacific Rim, c’est à la fois une pub pour Benetton et la garden party de l’ONU. Del Toro mélange les nationalités, les couleurs, les cultures. Opportunisme ou réelle volonté de mixité ? Au final, j’en retiens surtout une collection de clichés très occidentalo-centré.

• Il va falloir songer à déménager

Entre Cthulhu censé vivre dans une faille dans le Pacifique, Godzilla et maintenant un portail temporel extraterrestre, moi qui était venu vivre dans le Pacifique pour être peinard. Non pas que la Calédonie représente un grand intérêt pour un monstre géant, mais l’île est sur le chemin de Sydney. Et sur la route, ceci représente une crotte à écraser sous une grosse patte pleine d’écailles. Et je n’aime pas qu’on me traite comme une merde.

• J’ai perdu mes 10 ans

Quand j’ai regardé la bande-annonce, j’avais les yeux écarquillés : des robots géants ET des monstres géants. Goldorak et Godzilla dans un seul film. Je redevenais un garçon de 10 ans. J’ai pensé à un gag de One Piece qui me fait toujours rire où Oda confronte les réactions des garçons et des filles face à un mecha. J’ai eu le droit à la même quand on est allé au cinéma avec un autre couple : les mecs voulaient voir Pacific Rim, les femmes Wolverine : Le Combat de l'immortel. C’était il y a 2 ans, vous devinez qui a gagné.
Sauf que c’est un trentenaire qui a regardé le film. Le gamin de 10 ans a dû aller se coucher en même temps que mes filles. Finalement, les robots géants et les crabes bleutés de 30 étages m’émeuvent autant que mon lave-vaisselle en panne.

• Attention décrochage

Dès l’introduction, très laborieuse, j’avais du mal à rentrer dans le film. A plusieurs moments, j’ai décroché. Par ennui, par désintérêt, par agacement. Je crois que j’ai atteint mon summum d’empathie quand les robots étaient lâchés par les hélicos.

• Laurel et Hardy font de la science

Je dois reconnaître que j’ai bien apprécié le duo des scientifiques Newton et Hermann. Même s’ils constituaient les traditionnels seconds couteaux humoristiques, ils ont bien rempli leur rôle.

• Déjà-vu

Ce que je reprocherai le plus au film au final, c’est l’absence de surprise.
Tout d’abord, j’ai fait la classique erreur de regarder des bandes annonces. Du coup, zéro surprise pour les robots et les monstres, le cœur du film.
Ensuite, la structure narrative de Pacific Rim est navrante de classicisme. Tout se résume dans la définition du duo Raleigh – Mako par Chuck Hansen : « Le has-been et la taré ». On a droit au grand classique : désespoir, rédemption, dépassement de soi, sacrifice…. On dirait le speech de Cliffhanger, mais à la mer et avec des robots.
Tous les rebondissements étaient prévisibles. Guillermo Del Toro est proche de la fainéantise sur ce coup là.

• Le pendule

Si vous avez vu le film, pas besoin d’en dire plus.