C'est pas toujours facile d'avoir grandi en France. Dans un pays qui fait partie des gagnants de la seconde guerre mondiale seulement grâce à ses alliances. Si on regarde la vérité, on s'est fait éclaté en 4 ou 5 jours, ce qui est une honte pour une "puissance" de notre taille, et que les années vert de gris nous en ont fait voir de toutes les couleurs. Finalement, on s'en est bien sorti, Coca Cola et Hollywood chewing gum sont venus s'accaparer des parts de marché en finissant le gros œuvre russe et nous voilà à bouffer pendant des années, des décennies même, des beauferies les plus ringardes vantant notre mérite de résistance veule au détriment d'allemands crétins (ceux qui nous ont foutu une branlée tantôt), ragaillardissant notre chauvinisme pourtant mal en point pendant ces quelques années.
Pendant qu'on rigolait bêtement avec Robert Lamoureux qui n'arrive plus à se souvenir s'il faut mettre le fil bleu sur le fil rouge, avec Pierre Mondy, le chef, qui nage super bien, ou avec Bourvil qui tente de récupérer son vélo, l'Allemagne, coupé en deux, arrivait encore à nous mettre de terribles roustes au foot.
Bien heureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, même les mauvaises, et c'en fut finit de ces comédies vachardes quand Tonton a serré la pince d'Helmut, scellant un pacte européen qu'on est pas sûr que c'était bien, mais bon, c'est une autre histoire, quoiqu'on gagne au foot maintenant, bref.
C'est dur à imaginer mais ce film a eu un rôle dans la construction de la paix franco allemande. En 1983, quand la politique de gauche n'arrive pas mieux que celle de droite à sortir le pays du marasme post trente glorieuses, si François Mitterrand a reçu conseil de son intelligentsia de se tourner vers la politique internationale, c'est après la projection de ce navet aux accents cocardiers et belliqueux que la décision fut prise d'entamer un processus de rapprochement entre les deux nations.
Pour le meilleur donc, et pour le pire, aujourd'hui que l'Europe est décriée de partout, que les petits enfants d'Adolfo Ramirez en font feu de tout flamme . Dans 20 ans, ce seront les allemands qui se foutront de notre gueule dans leurs films

Toshiba
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le 12 juin 2019

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