Paris top secret
5.2
Paris top secret

Documentaire de Pierre Roustang (1969)

Gaumont ressort de ses archives un mondo parisien dont la particularité est d'être introduit et commenté par Philippe Bouvard. Magnifique restauration pour un film qui reste très planplan et parait un temps viser le haut du panier culturel avec la mise en scène de défilé de mannequins perruques joliment bodypaintés, des archives érotico-porno secrètes de Picasso, de quelques vases antiques émoustillants ou de l'emploi de modèles de nu à domicile à toutes fins artistiques : peinture, sculpture, soudure (!) et surtout moulage en plâtre à même la peau pour plus de précision génitale.


D'autres séquences sont plus zarbis, version prolo avec le concours de baiser sous l'égide du kissomètre (3 mois de taf par des ingénieurs et des sociologues pour fusionner "chair et électronique"), version petits notables frustrés avec un "happening" consistant en une bataille de bouffe suivie d'une destruction d'appartement (avec Jérome Savary en maitre de cérémonie), version bourgeois wannabe émir avec le segment "Les épouses du Diable" où un riche propriétaire aime s'entourer d'une armada de concubines et leur faire l'amour avec un masque de sanglier...


Les animaux sont ainsi l'autre grande thématique de Paris Top Secret. Je passe sur la triste visite de la fourrière pour chiens (quel exotisme mystérieux !) pour mieux parler des scènes les plus étranges du film : la relation passionnée d'une jeune femme avec sa jaguar domestique (mieux qu'un homme, nous promet Bouvard) et surtout, une expérience scientifique de partouze zoophile sous contrôle tensionnelle (c'est donc là que vont les fonds publics pour la recherche ?). Au programme de ce 30 millions d'amis intimes, serpent, biche, caïman, lion et varan. Assurément la séquence la plus mondo, aussi hallucinée que malaisante pour les bestioles impliquées sans leur consentement, et plutôt dangereuse pour les actrices.


Bouvard a beau conduire à toute blinde sa bagnole de luxe dans les rues de Paris, il adopte ensuite un ton dépressif aux relents moralisateurs qui n'atteint pas la grâce éternelle de Jean Topart dans Suède Enfer et Paradis. On retrouve aussi au générique Michel Berger pour la composition de la chanson titre, et Jacques Doillon au montage. Que de beau monde pour accompagner des scènes de strip-1000 bornes et des répliques du genre "à l'époque atomique, les coiffeurs sont tout-puissants".

Créée

le 10 oct. 2023

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