Ce film, que je qualifie de bonus, faisait partie du coffret contenant "premier contact" de Villeneuve, objet et objectif de mon achat, avec un autre film-bonus de SF, "Life-origine inconnue". Eh bien, je me marre drôlement parce que, contre toute attente, la déception a été sur le film de Villeneuve (que j'ai noté à 5) alors que j'ai été agréablement surpris par les deux autres films que je ne connaissais pas !

Et c'est bien le cas de ce "Passengers" réalisé en 2016 par un norvégien Morten Tyldum dont je ne soupçonnais pas l'existence avant ce soir. Ce film fut une plaisante découverte.

D'abord l'histoire qui raconte le périple d'un vaisseau spatial qui transporte 5000 personnes vers une autre planète située à 120 ans de la Terre. Tout le monde est en hibernation pour arriver à peu près jeune à destination. Sauf qu'un dérèglement provoque le réveil d'un homme au bout de 30 ans.

Cette histoire m'a intéressé et interpellé à plusieurs titres.

Même si le scénario laisse supposer que ce type de voyage est devenu presque de routine pour réduire les excédents de population de la Terre, il n'empêche qu'il faut une foi de charbonnier dans la technologie pour accepter l'idée d'hibernation sur une aussi longue période. Sachant que le vaisseau voyage à 0,5 c, on entre dans le cadre du fameux paradoxe des jumeaux de Langevin qui met en évidence que lorsqu'on s'approche de la vitesse de la lumière, l'échelle de temps se modifie significativement par rapport à celle de la Terre, permettant théoriquement de gagner sur la durée de vie. La question est juste de savoir si durée de vie et vieillissement vont de pair … Auquel cas, l'arrivée sur la planète d'accueil risque bien de trouver des gens "jeunes" mais avec des corps de "vieux". C'est hors sujet ? d'accord, je n'insiste pas …

Un autre truc qui m'a bien intéressé c'est que le vaisseau est complètement régi par des robots en l'absence des hommes. Et le réveil de l'un entraine le réveil de tous les robots dont celui d'Arthur le barman. Excellent ce barman "old style" qui peut se ramasser une baffe sans broncher ni perdre son sourire. C'est comme les robots chargés du bien-être des passagers lorsqu'ils se réveillent. Ils me font terriblement penser, toutes proportions gardées, avec les robots des sites de la CPAM ou des banques ou encore d'Orange qui ne servent qu'à répondre qu'aux questions dont on a déjà la réponse. J'ai trouvé ça très bien vu dans le film. Comme la nana dont on ne voit que le buste qui est là pour accueillir le zozo qui se réveille de son hibernation.

L'histoire proprement dite des deux héros principaux Jim et Aurora. Moi, elle m'a bien plu pour de multiples raisons. D'abord, elle est et reste fondamentalement positive. Surtout, elle m'a fait penser à l'histoire d'Adam et Eve. Mais où l'histoire serait prise à l'envers. Personne ne les a créés. Enfin, presque.

Spoiler : Jim sort d'hibernation accidentellement et le réveil d'Aurora est provoqué. C'est le hasard qui crée Jim et c'est Jim qui crée Aurora (après mûres réflexions).

Ils se retrouvent seuls dans un vaisseau impersonnel et froid. Il leur reste à se construire un petit paradis dont ils ne pourront pas être chassés. Puisqu'il n'y a ni pommier ni serpent.

Le personnage du commandant. Sur le coup, il m'a paru très artificiel. Il l'est, c'est certain, pour pouvoir permettre le développement de l'histoire. Mais surtout, sur le fond, il permet d'asseoir le personnage d'Aurora et de lui trouver une double légitimité. Pour me ramener à mon analogie avec Adam et Eve, la femme n'est plus l'objet de perdition de l'homme puisqu'elle va le sauver par deux fois.

Ok, d'accord, l'histoire est affreusement convenue puisqu'ils se marièrent (devant le barman). Mais, attention, ils n'eurent aucun enfant. Ce qui eût été follement amusant car on aurait pu dire "ils partirent 5000 et arrivèrent 5000 et quelques …"

Ok, le film est prévisible mais j'ai bien aimé le jeu des deux acteurs Chris Pratt et Jenifer Lawrence. J'ai bien aimé retrouver cette actrice que j'avais appréciée dans "Hunger Games"

Ok, le film est très convenu et même doucement romantique mais, moi, je m'y suis bien plu et bien amusé. Rappelez-moi, c'est bien un des objectifs du cinéma, nicht wahr ?

JeanG55
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le 26 avr. 2024

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