Immersion au cœur de Marseille et plus particulièrement, dans le 3ème arrondissement. L’été, la chaleur écrasante vient s’adoucir lorsque les bouches d’incendie sont ouvertes par les habitants du quartier pour tenter de trouver un peu de fraîcheur et comble de l’ironie, l’intrigue se déroule principalement dans la Rue du jet d’eau, ça ne s’invente pas !
Cet arrondissement est tristement connu pour être « le quartier le plus pauvre de France », dixit l’un des protagonistes du film. Les appartements sont en décrépitude totale, certains ressemblent à des squats qui menacent de s’effondrer (certains sont même en péril imminent) alors que des familles entières vivent toujours à l’intérieur. Tous les commerces ont depuis bien longtemps baissés le rideau et ont été transformés en logements. La misère est à chaque coins de rues et pourtant, il y règne une certaine bonhommie.
Les habitants se sont accaparés le quartier, il est amusant de constater que bon nombre d’entre eux passent le plus clair de leur temps dans la rue, sortent des chaises, s’y installent et refont le monde. Ils squattent littéralement la voie publique jusque très tard dans la nuit, au détriment de certains habitants. « On attend la pluie avec impatience pour que tout le monde reste chez soi » dixit l’un d’entre eux. On sent chez certains une lassitude à voir les jeunes vivre aussi bruyamment dans la rue, les rodéos urbains et les crissements de pneus finissent par taper sur les nerfs. Ces jeunes semblent sans avenir, tiennent le mur en attendant on-ne-sait-quoi, l’un d’entre eux l’avoue sans gêne avoir dealer, fait de la prison et commis des cambriolages dans son propre quartier mais le jure, il compte bien en finir avec les conneries.
La misère est présente et pourtant, les habitants tiennent à leur quartier, surtout lorsqu’ils apprennent que la mairie menace leur quiétude avec la création d’une voie à double-sens pour désengorger la butte Bellevue qui viendrait réduire à néant l’âme du quartier Saint-Mauront. Les protagonistes sont nombreux à intervenir, parmi eux, on retiendra Kader (le fameux voyou repenti), Mme Tabet la shérif du coin ou encore le père Vincent qui travaille à l’œuvre de jeunesse Paul-Hava et grâce à qui, les enfants peuvent échapper à la misère le temps d’un après-midi.
Sans misérabilisme, le journaliste Philippe Pujol nous offre l’opportunité de voir une toute autre facette de Marseille et de ses habitants.
► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄