Sauf erreur, aucun long-métrage de la réalisatrice coréenne Yim Soon-rye n'était parvenu sur les écrans français jusqu'alors. Sans doute parce que ses films ne correspondent pas à l'idée générale et restrictive que nous nous faisons du cinéma coréen, presque exclusivement masculin d'ailleurs. Si Petite forêt est distribué, il le doit non pas au fait d'être adapté d'un manga mais plus sûrement parce qu'il appartient à un genre qui fleurit, le film culinaire conçu comme une leçon de vie heureuse. Le bonheur est dans l'assiette et encore davantage quand les bons ingrédients viennent de la terre nourricière, qui semble ici ne pas avoir de limites et ne produire que des fruits et légumes terriblement photogéniques. Au rythme des saisons, Petite forêt est un film charmant, sans beaucoup d'aspérités ni de péripéties, qui se contente d'enregistrer, avec un lyrisme tranquille, des rapports idéaux entre nature, hommes et animaux. L'autre sujet est celui de la transmission familiale, essentielle en cuisine, qui est aussi une manière de prendre du recul face à la vie urbaine et de retrouver les vrais valeurs. A part prévenir qu'Il est recommandé d'éviter les séances préprandiales car Petite forêt donne terriblement faim, il y a peu à ajouter concernant ce gracieux film si ce n'est que Mademoiselle Kim Tae-ri est fort jolie et que le semblant de triangle amoureux n'y prend qu'une place très accessoire. Bon appétit !