José Sacristán, banquier bien sous tous rapports, commence, lui et le petit monde qui l'entoure, à être la proie d'une peur collective. Celle d'une criminalité galopante, où l'insécurité est croissante et le cauchemar d'un avenir guerrier ostensible. Eloy de la Iglesia analyse parmi cet échantillon de la middle class l'Espagne franquiste encore en proie à la peur d'être dépossédé de ses biens. Mais il a choisi son camp, l'amie qui prétendait avoir été agressée a tout simplement menti, les prétendus zonards du film sont en fin de compte des nouvelles recrues de la Guardia Civil et cet agent de sécurité qui protège l'immeuble est, en fin de compte, le véritable danger public.
Au-delà des images mentales qui piratent l'esprit de notre héros. Le film démontre bien la capacité de chaque individu à se renforcer dans ses croyances et la facilité avec laquelle nous sommes influençables quand cela nous épargne la réflexion. Car il faut le préciser, c'est une comédie qui tourne l'ensemble en un bêtisier foutraque et insolent. Mention spéciale à Antonio Ferrandis en vieux renard lucide qui sera finalement le petit chaperon rouge de cette histoire !