Pink Flamingos
6.4
Pink Flamingos

Film de John Waters (1972)

La notoriété de ce film de ce film est incompréhensible. Il a été notamment été sélectionné par le National Film Registry pour conservation à la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis aux cotés des plus grands métrages. En 2023, ce répertoire comprend seulement 875 films.

Ce qui frappe au premier abord est le côté série Z. Les acteurs sont mauvais, mais en plus ils sont mal dirigés. Ils récitent littéralement leur texte, on a plus la désagréable impression d’assister à une répétition de théâtre qu’à la vraie prise de vue.

Ensuite, le concept du scénario n’a ni queue ni tête (sans mauvais jeu de mots) :

  • Pourquoi revendiquer le titre d’être le plus immonde ?
  • Pourquoi se carrer une pièce du boucher dans son entrejambe, et marcher comme ça pendant x temps ?

Divine est dégoutée quand elle reçoit une merde des Marble, mais elle mange une crotte de chien à la fin du film ?

  • Ils massacrent un groupe de policiers, sans qu’il y ait la moindre conséquence par la suite.

On note quelques longueurs ici et là, et le découpage est nul. La scène de la salive s’étire inutilement. Le réalisateur insiste un peu trop sur l’incendie du mobile home pour bien montrer que c’est réel et rentabiliser son investissement. Le tribunal à la fin du film est redondant, et la mise à mort des Marble est coupée au montage. On a juste une image avant et après leur mort.

Le réalisateur John Waters me fait penser au personnage de Dupontel dans Le Créateur. L’auteur de théâtre est prêt à tout pour trouver l’inspiration quant à l’écriture de sa pièce, et Waters qui est prêt à tout pour choquer et repousser les limites. Sauf que repousser les limites n’est pas un but en soi, surtout si c’est gratuit (certaines scènes sont non simulées…) et cruel (la scène du poulet…). Où est la pertinence, la cohérence de la chose ?

Ce film m’a également rappelé le film Visitor Q de Takashi Miike. Si le film est choquant, il respecte sa thématique qui consiste à retranscrire à l’extrême les travers de la société nippone. C’est métaphorique, notamment la fin qui se permet d’être à la fois sale et positive.

L’idée d’avoir une anti-famille idéale américaine existait déjà avant les années 70, qui s’appelait La Famille Addams. Une BD des années 30, et une série à succès dans les années 60 qui n’a pas trop vieilli. Le film n’innove que dans l’excès.

Non, ce n’est pas choquant, c’est juste vain, prétentieux et stupide. Ce qui est vraiment choquant, c’est la nullité des critiques qui n’ont pas su discerner le pot aux roses.

Lepidoptep
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le 23 mars 2024

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Lepidoptep

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