Pinocchio par MarieB22

Étonnante découverte que nouveau film de D’Alo. Après son Histoire de la mouette et du chat qui lui apprit à voler, le réalisateur revient avec une adaptation fidèle de Pinocchio. En effet, le Pinocchio que nous découvrons ici n’est pas un petit garçon sage et obéissant, mais bien un anti-héros loin de l’image du Disney. Ici, d’Alo s’intéresse à l’enfance et aux comportements de l’enfant pas toujours en accord avec ce qu’attend la société. Pinocchio est désagréable parfois même détestable, mais à travers lui, ce sont tous les enfants du monde qui sont représentés.

Il faut avouer que le pauvre Geppetto a du mal à gérer cette marionnette turbulente et désobéissante qui ne lui est en aucun cas redevable de sa vie. L’homme est touchant et même si on pourrait taxer le personnage de "laxiste", on n’a jamais pitié de lui. Derrière ce grand-père fatigué, on sent tout l’amour de la vie, mais aussi de l’enfance célébré à travers ce marionnettiste au cœur d’or.

Le film est visuellement superbe avec une belle technique 2D pour l’animation et des aplats pour les décors. Des techniques peu utilisées de nos jours où la 3D a pris le pas sur tout. Ici, d’Alo met en avant un univers coloré et doux qui n’est pas sans rappeler son premier film.

Le thème principal enjoué reste dans la tête pendant un certain temps et prend parfois à contre-pied de ce qui se déroule à l’écran. Les scènes un peu plus dures comme celle de la transformation en âne sont moins percutantes que dans le Disney qui a le mérite de contenir des scènes mémorables. D’Alo joue beaucoup plus sur la bizarrerie de l’œuvre; ses passages un peu barrés, son imaginaire étrange et ses fantasmes enfantins.

CONCLUSION

Ce Enzo d’Alo est à voir absolument pour découvrir sur écran la véritable histoire de Pinocchio; une histoire à la fois démente, cruelle et touchante. Loin d’être mièvre, cette version donne à réfléchir aussi bien aux adultes, sur les contraintes imposées aux enfants, qu’aux plus jeunes sur la répercutions d’actions non contrôlées. J’y ai vu une invitation à réfléchir sur le besoin de se faire plaisir; de s’amuser à tout prix.