Qu'est ce que j'ai pu avoir du mal avec cette suite. Pourquoi a-t-il fallu qu'ils fassent autant de rebondissements, qu'ils complexifient à ce point une trame qui aurait pu être plus simple. Surtout quand tout ceci brasse du vent... ou presque.

C'est le reproche que tout le monde a entendu vis-à-vis de ce troisième volet: le scénario qui part en sucette. Et c'est vrai, il part complétement en sucette, avec les pirates qui accumulent trahisons sur trahisons, jusqu’à qu'on ne suive plus vraiment qui fait quoi et quel est le but de chacun. Et puis, j'ai compris. Nous sommes au final perdu entre les trahisons des différents pirates, comme eux même sont perdus de voir que chacun trahit l'autre, dans le désespoir de voir la situation complétement leur échapper. En devenir fou au point que ces obnubilés d'une liberté fantasmée idéale s'enferment dans une prison pour débattre de ce qu'il en va devenir des leurs.

Oui, Pirates des Caraïbes: Jusqu'au bout du monde (At Wold's End) va au bout de ce qui est possible d'accumuler en retournements de situations, jusqu’à enchainer une logique qui tourne a vide. Le désespoir pousse même les pirates, qui ont dominés la mer (représentée par la divinité Calypso) à lui rendre entière liberté et donc, se priver de leur liberté ultime, leur liberté autoproclamée. Certaines analogies sont belles, certains moments de ce film sont incroyables de beauté visuelle et poétique (la scène d'introduction, avec les forbans qui entonnent en cœur la chanson des pirates dans l'attente de la potence).

Il y a des défauts de rythme, des défauts de scénario, des défauts de visuel et de climax (la fin sonne fausse quand même, ce qui casse l'épique). Mais il y a, à coté de ça, tellement d'intentions qui surprennent et qui prennent à la gorge, tellement d'idées dans un seul film, tellement de bonnes intentions qui réussissent, que je ne peux m'empêcher de l'apprécier autant que le premier et le deuxième. Il va au bout d'une logique, qui dépasse le destin des pirates pour les glorifier dans une légende, un conte, un récit d'aventure qui va au delà de ce qui a été fait.

At World's End, c'est l'intention de Gore Verbinski d'emmener ces pirates, jusqu'au bout du monde du cinéma, d'en faire des légendes, qui dépasse l'entendement humain. Il a réussit en partie. Il a réussi avec moi. Merci Gore.

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le 5 janv. 2015

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Yellocrock

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