Si Brice de Nice n'avait réussi qu'une chose, ce serait me donner une vague envie (vague, eh une vague. Drôle non ?) de regarder Point Break.
Et si Drélium n'était pas la référence ultime nanardesque de SensCritique, il pourrait toujours se targuer d'avoir fait repasser ce projet lointain au statut de priorité.

Sitôt dit sitôt fait, je ressors Gandhi de ce film (parce que grandi ça m'aurait un peu emmerdé).
L'histoire d'un ex-quaterback devenu agent du FBI qui tombe amoureux d'un surfer Bodhisattva, ou d'un surfer transexuel qui se fait passer pour une femme mais personne n'y a vraiment cru.
L'ensemble est donc largement teinté de scènes (crypto-)gays, le crypto étant franchement douteux. En même temps on est chez les surfers.

Que dire...
La musique concurrence Top Gun en médiocrité, ringardise, répétitivité, ça pose le niveau.
Les coupes de cheveux vendent du rêve, étalage de surfers blondasses filasses, cheveux longs et raides comme la bite de George Michael, mention spéciale à la tignasse de Patrick Swayze.
Je pense que ça a dû faire frémir bon nombre de coiffeurs (gays) qui ont rêvé de tenir ça entre leurs mains (comme la bite de George Michael).
C'est bien simple, on aurait dit qu'un terroriste avait agressé le groupe Europe avec un fer à lisser. Ces psychopathes n'ont décidément de respect pour rien.
Keanu et son faciès de granit, inébranlable (sauf par Patrick si il demande gentiment).
Son égérie est d'une banalité affligeante de visage, concurrente directe de Jane Birkin de corps, l'ensemble confirmé par une scène incroyable où elle réussit le tour de force de ne pas être sexy en portant une chemise de Keanu.
Tout le déroulement de l'histoire est annoncé sirènes hurlantes après dix ou quinze minutes de film, maximum.
Le trip mystico-religieux de Bodhi, sans déconner... Et Keanu il y saute à pieds joints hein ! En bon quaterback décérébré.
Bref, c'est un vrai B-movie en effet, de ceux qui inaugurent les années 90 sans avoir grandi depuis les 80.
Pour finir on se demande presque si Brice de Nice caricature Point Break ou l'inverse.

MAIS...
Y'a du beau mec musclé pour les amateurs.
Y'a du second rôle marrant à repérer (John McGinley bon sang ! Apparition de quelques membres des Red Hot).
J'aimerais pouvoir dire qu'il y a de belles images mais même pas, juste d'innombrables ralentis.
Et puis quelques scènes culte bien évidemment, dont certaines inattendues.
Vous vous souvenez dans la Cité de la Peur, quand Karamazov est allongé au sol après la course poursuite et tire en l'air ? C'est Point Break !
Et enfin y'a des cojones, qu'on ne voit pas forcément venir, sur la fin du film.

Honnêtement le scénario ne présente pas une once d'intérêt.
L'intrigue amoureuse est insipide.
Y'a visuellement rien de merveilleux.
Pourtant je ne me suis pas trop ennuyé, j'ai même rigolé un peu, avec la certitude de vivre un moment majeur dans l'histoire du non-cinéma.

Vous aussi, vous pouvez.

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le 21 mars 2012

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SeigneurAo

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