Police fédérale Los Angeles par ChrisBur
Du style, un beat d'enfer, un récit nihiliste qui ne débande jamais, et un cynisme jamais démenti. Debra Feuer dans son meilleur rôle.
Bon ... Ceux qui n'aiment pas "Scarface" version de Palma n'apprécieront pas non plus "To live and Die in L.A" de William Friedkin, probablement pour les mêmes raisons.
Fermons la parenthèse, retour à l'essentiel. Comme on l'a dit souvent, "To Live and Die in L.A" est probablement le polar le plus sous-estimé des années 80.
Adoncques, la principale originalité du film tient à son double jeu : frontalité apparente, intemporalité paradoxale, et sentiment obscur du chaos qui menace. Le tempo, rien que le tempo, et puis derrière, le vide ... Découpage redoutable, soundtrack aboulique à souhait, les protagonistes semblent tous condamnés par avance, mais pourquoi ? Et comme disait Hitchcock, mieux vaut partir du cliché que d'y arriver. Prenez une collection d'archétypes à la sauce 80's, une structure de récit dense et bien tramée (scénario largement inspiré de la "boîte à souvenirs" d'un ex-agent du FBI). Secouez bien le tout, appliquez-vous à subvertir les codes, coupez férocement. Il en résultera le sentiment bien glauque d'une réalité pervertie et poisseuse, et là se tient sans doute la vraie moralité du film.