Polisse
7.2
Polisse

Film de Maïwenn (2011)

Polisse ne me disait rien avant Cannes, les différents extraits ne m'avaient pas emballé et je craignais un film un peu trop convenu. Mais pas du tout, Maïwenn le Besco signe là un film fort, puissant et qui se démarque parfaitement des nombreux clichés qui auraient pu le parsemer.
Polisse arbore un côté un peu documentaire mais ne se contente pas de ça. Le style documentaire est appuyé par la mise en scène composée en majorité de plans filmés caméra à l'épaule, le choix est pertinent surtout quand il s'agit de peindre le quotidien de la Brigade de protection des mineurs. Quelque part on nous entraîne dans les "coulisses" mais aussi dans quelque chose de plus intime. Ce quotidien, ces personnages, ça donnera lieu à une exposition sans fards d'être humains dans toute leur splendeur avec leurs qualités, leur états d'âme, leurs opinions, etc... Quelque part le spectateur s'identifie à eux.
L'interprétation est de qualité aussi. Joey Starr impressionne avec la puissance de son jeu, il y met énormément dans son énergie et ça se voit. J'ai beaucoup aimé aussi Marina Foïs et Karin Viard.

Le film aborde des sujets difficiles. Forcément qui dit BPM dit affaires pédophiles, abandons d'enfants, séparation d'avec les parents... Ca ne tombe jamais dans le misérabilisme et heureusement, il y a des passages drôles (le coup du téléphone portable est hilarant) et la justesse des émotions et des situations évitent de nous faire tomber dans le pathos le plus gratuit. Mais d'autres passages sont vraiment très durs, j'ai vraiment été saisi à certaines reprises. L'émotion provient directement de l'image, de la scène que l'on voit, de son essence et c'est vraiment bien foutu. Pas de larmes forcées sous un air de violons, on reste dans l'émotion authentique.
C'est un film profondément humain et il touche plusieurs aspects de ces caractéristiques humaines. On y voit le côté sombre et les jours meilleurs, et de plus Maïwenn a l'intelligence de ne jamais tomber dans le manichéisme. La scène finale est mise en scène de manière assez maladroite malgré un message symbolique assez fort et quelques scènes parasitent un peu le tout (comme la dispute entre arabes au commissariat) mais Polisse reste un film brillant, profond, réfléchi et constitue pour moi une excellente surprise.
Moorhuhn
7
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le 11 sept. 2012

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