Amusant d'évoquer les westerns de Sergio comme grands classiques alors qu'ils ont d'abord été perçus comme des oeuvres jeunes, irrespectueuses et sans talents (punk, quoi) face à des ainés certes parfois (et même souvent) magnifiques (Ford, par dessus tout) mais dans un genre qui allait vers la sclérose.

J'avoue avoir mis dans un premier temps une note à "pour une poignée de dollars" basée sur mes souvenirs (presque) d'enfance, car si la trilogie "Il était une fois" ou même "le bon, la brute..." font parti des grands films que j'ai vu et revu, les deux préquelles du bon et de la brute n'avaient laissé en moi qu'un vague (mais très bon) souvenir.

Comment se comporte un tel film, une fois brassés les souvenirs, une fois l'expérience de quelques milliers de films vus entre-temps (oui, je sais, J'AIME me la péter) mais rehaussés d'un remastering image et son et de condition techniques de visionnage plutôt confortables et digne de l'amateur de cinoche que je flatte d'être depuis les années qui séparent ces deux visions du film ? Hein, comment ?

Et bien plutôt très bien.
Nous oscillons, soyons honnêtes (quoi ? ho-comment...?) entre un plaisir immense (certaines scènes, la musique, les acteurs, des répliques, l'ambiance) et une pointe de déception (bon, le scénar ne déborde pas de génie absolu, quelques moments plats, tous les personnages pas complètement et justement exploités peut-être).

Mais l'ensemble reste à jamais fort agréable à suivre, et les bases des chef-d'oeuvres à venir sont jetées et d'or-et-déjà bien présentes (MMmm ces gros plans de regards sous la musique lancinante du maître Ennio).

Comme pour quantités de grands artistes, un Sergio Leonne mineur reste au dessus de bien des sommets de carrière de réalisateurs tacherons mineurs.

Je vous laisse, j'ai "Et pour quelques dollars de plus" et l'intégrale inspecteur Harry (période Clint autant que Sergio) à me remettre sous les yeux.

Créée

le 13 mars 2011

Modifiée

le 31 août 2012

Critique lue 1.1K fois

57 j'aime

5 commentaires

guyness

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

57
5

D'autres avis sur Pour une poignée de dollars

Pour une poignée de dollars
DjeeVanCleef
8

Le Bon.

C'est en 1946 que le jeune Leone entre dans l'industrie cinématographique. Par la petite porte mais dans un grand film. Il devient assistant bénévole sur « Le voleur de bicyclette » de Vittorio De...

le 23 juil. 2014

85 j'aime

14

Pour une poignée de dollars
Sergent_Pepper
8

There’s a new man in town, and a new eye in frown.

Revoir Pour une poignée de dollars après des années de décantation de l’esthétique Leone a quelque chose de troublant : dès les origines, tout est là. Le western est ici à son tournant, récupéré par...

le 5 déc. 2014

81 j'aime

7

Du même critique

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Les 8 Salopards
guyness
9

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diffuser son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

le 31 déc. 2015

314 j'aime

43

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

296 j'aime

141