"Même si je dois te cacher dans mon cul, tu iras en Amérique" !
Film de crocodile géant honteusement conspué, Primeval se révèle au final être un excellent divertissement horrifique, où les attaques animales plutôt gores côtoient un contexte de guerre civile des plus intéressant pour une production de ce genre. Et la mention "inspiré d'une histoire vraie" est justifiée. En effet, Gustave est un crocodile ayant réellement sévit en Afrique et fait plusieurs dizaines de victimes, après avoir pris goût à la chair humaine en se nourrissant de cadavres. Ces corps ayant été jetés à l'eau par les milices s'affrontant dans le pays, précisons-le. Cela donne ainsi lieu à des scènes très dures, comme l'exécution des villageois à la machette ou les attaques armées des rebelles. Le crocodile passant de ce fait au second plan, ses apparitions prennent alors plus d'ampleur, surtout que le saurien est bien l'un des plus féroces que l'on a pu voir au cinéma (les morts de Little Gustave et de Krieg sont à ce titre vraiment brutales).
Les acteurs sont de leurs côtés sympathiques à défaut d'être excellents, mis à part Dominic Purcell (Blade Trinity, Prison Break) mauvais comme un cochon (quoique vu sa tête, on parlerait plutôt de boeuf). Brooke Langton (Weeds) est superbe mais n'apporte pas grand chose à son personnage caricatural. Le pire étant le black de service, joué par Orlando Jones (déjà tout fou dans Evolution), qui nous faire rire aux larmes avec ses répliques hilarantes. Exemple, et non des moindres : alors qu'un jeune garçon africain qui rêve de partir aux États-Unis vient de le sauver, il le remercie en disant "Joe Joe, même si je dois te cacher dans mon cul, tu iras en Amérique" ! En définitive, Primeval reste un très bon film de crocodile géant grâce à des scènes assez violentes, un rythme soutenu, un saurien féroce et des paysages africains superbes.