Histoire vraie, la peur dont il est question ici est d'essence psychologique, la peur de n'être pas conforme aux attentes des autres, la peur d'échouer, la peur de se perdre dans tout les sens du terme, la prison elle, est mentale.
Nous sommes les témoins de la descente aux enfers de ce sportif américain, Jimmy on y voit comment des pressions psychologiques exercées depuis l'enfance, certainement très communes dans le monde du sport de haut de niveau et dans tout milieu compétitif, peuvent ruiner un individu. Ou comment des paroles qui se voudraient des mots d'encouragement, d'invitation à se dépasser, à aller toujours plus haut, ne font pas toujours mouche chez le destinataire de la façon voulue, puissance assassine des maladresses langagières...
On y voit aussi que la personne chez qui la maladie éclot n'est pas forcément celle chez qui elle est née. Comment le roman familial construit les faiblesses (et les forces).
Ce film pose aussi la question de nos rêves et de nos ambitions: dans quelle mesure ils nous ont été dicté, et lesquels sont vraiment les nôtres. Dans quelle mesure nous identifions-nous à nos parents et à nos enfants, toujours inconsciemment.
Anthony Perkins et Karl Malden y sont pudiques et émouvants, jamais mélos. Perkins n'est peut-être pas des plus convaincants pour les puristes du baseball, en batteur un brin efféminé, mais quand son front sue d'angoisse à grosses gouttes, on y croit.
Psychologie (spoiler)
La méthode utilisée par le docteur pour comprendre les racines du mal est inhabituellement humaine et intéressante dans un film, s'appuyant sur les non-dits et les trop-dits, les lapsus, la réaction émotionnelle, contournant le fait que le malade ne veut pas se livrer dans un entretien (le visionnage de ce qui plaît au malade, en l'incitant à commenter, en remplacement d'un entretien sur le divan. L'utilisation des électro-chocs uniquement pour ramener le malade de son hébétude première, et non comme traitement comme on le voit dans la plupart des films.
Bonus musique (jazzy)