Promised land figure parmi les beaux films. Au panthéon des amateurs de jolies choses, on retrouve forcément ce genre de productions, dont l'ensemble des qualités, indéniables, assurent un niveau d'excellence, ou du moins de satisfaction d'une exigence élevée.

Dans Promised land, tout n'est que subtilité, fragilité apparente et esthétique léchée. Dans un village de campagne, dont les terres renferment des centaines de millions de dollars de gaz de schiste, Global envoie ses agents pour convaincre les habitants de leur céder les droits de l'exploration et l'exploitation de ces sous-sols, notamment par la fracturation.

Entre la joie, le bonheur retrouvé d'un argent facile après les périodes de disette et les difficultés financières qui s'accumulent, et la méfiance face à des procédés possiblement dangereux pour l'écosystème de la récupération de cette "nouvelle" source d'énergie, le débat et les manipulations éclatent entre les représentants surpayés de l'industrie, fourbis d'une foi inébranlable en le bien fondé de leur mission sacrée et la toute puissance dont ils sont investis, et les doutes d'une population qui souffre et n'a franchement rien demandé à personne, et qui de toutes façons n'a pas forcément les moyens de saisir l'intégralité des concepts et des conséquences qui se jouent dans ce contexte.

Les méthodes ne font pas dans la dentelle. Les lobbies, les altruistes, les simples d'esprit, les arrivistes et les nécessiteux entrent dans un bal qui les dépassent et qui tiennent malgré tout la cadence, entre les mains expertes d'un réalisateur solide, bâtisseur et polisseur en même temps. En ressort un film simple et complexe, surfant sans facilité sur des questions actuelles, prenant parti sans le dire, posant les bonnes questions sans pour autant asséner des réponses automatiques. Le tout dans un décor sublimé par une photo inattaquable, et une musique (Danny Elfman) discrète et bien choisie.

Si Promised land n'est pas le grandiose film engagé et portant haut la dénonciation de la privatisation et de la destruction des terres agricoles et des espaces naturels auquel on pouvait s'attendre, si l'histoire tient sur ses rebondissements et une historiette d'amour légère, la crédibilité et la sensibilité des trajectoires personnelles et l'ambivalence d'un discours intelligent donnent de manière définitive ses lettres de noblesse à cette création originale.

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le 12 mai 2013

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hillson

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