"Mais on est tous un peu fous à notre manière"

La solitude dévore l'homme comme l'oiseau dévore ses proies, elle ronge le corps et l'âme. On se plonge dans ses souvenirs, puis on se fond en eux, et on devient souvenir. On finit alors à demi-mort, et donc avec un semblant de vivant, comme cet oiseau empaillé que Norman Bates, qui a déjà outrepassé la frontière entre le réel et l'imaginaire, se plaît à donner une vie artificielle.
Il s'est fabriqué une nouvelle réalité, une autre identité sur les cendres du passé

La culpabilité elle aussi ne laissera pas vivre Norman Bates, il entend encore sa voix, à Elle. Parfois, il aimerait lui claquer la porte au nez, mais jamais il ne la laisserai tomber, tout comme Elle ne l'a pas laissé tomber lorsqu'il était enfant.
Mais cet homme, il est venu, et a voulu l'enlever de lui, l'arracher à son amour!
Ça jamais, il l'aime trop, mais Elle ne l'aime plus, et Elle le paiera.

Le motel est banal au premier abord, il n'est pas abandonné car entretenu, mais il semble déserté, l'enseigne éteinte comme s'il ne voulait pas qu'on le remarque. Malheur à vous belle jeune femme, si, éreinté par un long trajet, il vous prend l'envie de louer une chambre pour la nuit.

Cette silhouette fantomatique à la fenêtre, une présence persistante, maladive; une tâche spectrale attachée à la mémoire comme un mauvais cauchemar qui ne s'est jamais évaporé.

Et puis il y a la douche, les rideaux, l'eau chaude qui s'écoule sur les parties fatiguées du corps et qui délie la tension nerveuse. Mais la tension non plus n'est jamais vraiment partie.
Et les violons s'emballent, stridents, et cette ombre qui se dessine. Puis des cris, puis du sang, puis plus rien.

'Maman' a pris sa décision.



~Les femmes sont comme le suspense, plus elles éveillent l'imagination, plus elles suscitent d'émotions.~
Alfred Hitchcock
BenjaminMartin
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le 13 oct. 2014

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