Précédé d'une grosse réputation, au point que c'est un film qui a mieux marché en France qu'aux USA, mais j'y reviendrais, Pump up the volume est tout à fait un film des années 1990.
Je veux dire par là que ça parle de l'émergence des radios pirates, de la libre antenne qui faisaient alors fureur à cette époque, mais aussi de la volonté de changement des adolescents, alors durement marqués par la fin de la Guerre Froide.


L'histoire est celle d'un étudiant, que joue Christian Slater, qui est en apparence d'un grande timidité, mais qui se lâche sur sa radio pirate, où il se surnomme Harry la trique, où il exprime sa vision très cynique du monde.
Pour les auditeurs qui arrivent à le capter, il exprime quelque part leur envie de révolte, ce que Harry va sans arrêt prôner, de sortir de leurs vies de merde (c'est dit tel quel), aussi bien par ses idées que par son ton, où il va même jusqu'à faire croire qu'il fait l'amour en direct, alors qu'il simule tout ça depuis sa chambre. Alors que ses parents pensent qu'il a tout du garçon bien sage...


Quelque part, c'est l'anti-film d'ado de cette époque, on est très loin de John Hugues par exemple. Et c'est porté par l'excellent Christian Slater, qui assume à merveille les deux facettes de la personnalité de son rôle ; discret d'un côté, et rebelle de l'autre, pour un résultat qui ne pourra que déplaire aux autorités locales.
Bien que Slater monopolise l'action, il y a aussi Samantha Mathis, qui est celle qui va vouloir découvrir qui se cache derrière Harry la trique. Au fond, ce dernier va devenir de plus en plus une sorte de prophète, poussant les jeunes à se décoincer.


Mais l'autre grande qualité du film réside dans les chansons que passe Christian Slater, avec entre autres du Beastie Boys et du Leonard Cohen, dont une musique y est très importante pour le final.
Comme je le disais, Pump up the volume est une oeuvre de son époque ; aujourd'hui, si il existerait un remake, le jeune homme passerait par les réseaux sociaux. C'est dire l'importance de la radio pour les adolescents des années 1990.
C'est peut-être pour ça que j'ai bien aimé ce film, porté aussi bien par Christian Slater et par la volonté presque rebelle d'afficher ses idéaux. Pour l'anecdote, il a été interdit aux moins de 17 ans en Amérique, alors qu'il s'adressait précisément aux gens de cet âge-là, et tous publics en France, ce qui fait qu'il a été très bien compris de par chez nous, mais ça ne l'empêchera pas de gagner un statut culte ô combien justifié.

Boubakar
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le 3 mars 2018

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