(titre pourri, je m'excuse)

Le troisième volet de la série Pusher s'attarde cette fois-ci sur Milo, le trafficant yougoslave, inquiétant et imprévisible dans le premier Pusher, on le retrouve ici bien changé, plusieurs années après les événements du premier volet, en cure de désintox, aux petits soins pour sa fille de 25 ans, et à la ramasse dans son business.

Ce qui est vraiment réussi dans ce film, c'est le décalage saisissant entre deux ambiances.

Ce film dure une soirée. D'un côté, Milo fête l'anniversaire de sa fille qu'il adore, gros banquet avec toute sa famille et ses amis réunis, tout le monde est heureux et célèbre la fête comme il se doit. De l'autre, Milo, pourtant expert dans le trafic de cocaine, est arnaqué dans un trafic d'ecstasy auquel il ne comprend rien. Pour preuve, on lui a vendu des Smarties bleu pour des ecstasy (ça me parait un peu gros mais je sais pas à quoi ressemble une pilule d'ecstasy en vrai), et de ce fait il doit se racheter en acueillant un traficant de femmes polonais dans son petit bar qui doit rencontrer une productrice de film porno. Le truc c'est que cette rencontre vire très vite au carnage sanglant filmé de façon assez crue et réaliste. Le film alterne admirablement entre ce spectacle gore et tendu où Milo est sous pression et la grande fête d'anniversaire dans une ambiance détendue où Milo essaie tant bien que mal d'avoir le sourire.

Ce film reprend tous les atouts de simplicité des précédents. L'acteur principal joue de façon milimaliste, il ne parle pas beaucoup, il n'y a pas de voix-off lourdingue, pas de gros plan "froncement de sourcils", tout est fait sans prétention et pourtant on comprend tout, on comprend quand il voit la jeune fille se faire maltraiter, qu'il va finir par faire quelque chose mais tout passe dans les dialogues et le jeu d'acteur très subtile, et il n'a même pas besoin de sortir de bons gros monologues démago, c'est juste un mec qui réagit instinctivement. On comprend tout ce qu'il fait, pourquoi il le fait, sans que le réalisateur te prenne par la main, c'est comme ça que devraient être réalisés tous les films. Le réalisateur aurait aussi pu faire dans la surenchère gore avec des gros plans et tout, mais tout reste simple, caméra à l'épaule, même si le climat reste sinistre.

Bref un bonne conclusion à la trilogie Pusher qui est à voir sans hésiter, je conseille à ceux qui ont aimé de voir Bleeder, exactement dans le même genre, il reprend même tous les acteurs de la trilogie...
adriantoine
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le 10 avr. 2013

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Adrien Antoine

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