Qu'il est étrange de s'appeler Federico par Cinemaniaque

J'aime beaucoup Ettore Scola, et j'aime énormément Fellini. De savoir qu'ils ont longtemps été amis ne me surprend pas, tant on retrouve dans leurs oeuvres respectives des influences de l'autre. Près de dix ans après sa retraite, Ettore Scola revient derrière la caméra pour saluer une dernière fois son ami disparu il y a tout juste vingt ans. Belle démarche.

Sauf que celle-ci est faussée : manque flagrant d'argent, pointe d'égocentrisme mal venue, reconstitution peu subtile, il n'y a guère d'éléments scoliens dans ce film pas plus que d'originalité fellinienne. Scola évite l'hagiographie, certes, mais de peu, et il aurait été tellement plus agréables d'entendre Scola parler de Fellini de manière intime et professionnelle, parler de cinéma, de caricatures, de scénarios, de l'Italie, du Marc Aurelio, bref de plein de choses plutôt que d'offrir des petits sketchs pesants, vieillots, et pour tout dire peu amusants et instructifs.

Je suis intimement persuadé qu'un surdoué comme Scola a beaucoup de choses à nous apprendre sur ce génie de Fellini, mais ce ne sera pas pour cette fois. La frustration est d'autant plus grande que ce ne sera jamais, sans doute, réalisé. Comme si, finalement, le mystère devait continuer à planer sur ces deux cinéastes de l'âge d'or du cinéma italien.
Cinemaniaque
5
Écrit par

Créée

le 21 août 2014

Critique lue 401 fois

4 j'aime

Cinemaniaque

Écrit par

Critique lue 401 fois

4

D'autres avis sur Qu'il est étrange de s'appeler Federico

Du même critique

Frankenweenie
Cinemaniaque
8

Critique de Frankenweenie par Cinemaniaque

Je l'avoue volontiers, depuis 2005, je n'ai pas été le dernier à uriner sur le cadavre de plus en plus pourrissant du défunt génie de Tim Burton. Il faut dire qu'avec ses derniers films (surtout...

le 21 oct. 2012

53 j'aime

2

American Idiot
Cinemaniaque
7

Critique de American Idiot par Cinemaniaque

Il est amusant de voir comment, aujourd'hui, cet album est renié par toute une génération (et pas seulement sur SC)... À qui la faute ? À un refus de la génération née début 90 de revendiquer les...

le 13 janv. 2012

50 j'aime

3

Hiroshima mon amour
Cinemaniaque
4

Critique de Hiroshima mon amour par Cinemaniaque

Difficile d'être juste avec ce film : il faudrait pour pouvoir l'apprécier être dans le contexte socio-culturel de sa sortie, ce qui est impossible à reproduire aujourd'hui. Je distingue relativement...

le 4 juin 2011

49 j'aime

1