Ce n'est pas tant l'histoire qui m'a plu dans ce film, histoire qui se résume en quelques mots: la fuite de deux soeurs sorcières, au moyen âge, l'une pratiquant la magie par des rituels, l'autre ayant des visions de personnes mortes. La première séduit un homme veuf, qui vit seul avec son fils, ce qui donne un refuge aux deux soeurs. Mais l'enfant est soupçonneux, regrette la mort de sa mère, il noue pourtant un lien fort avec la deuxième soeur incarnée par Bjork. Quelques longueurs rendent le scénorio légèrement ennuyeux. C'est pourquoi ce n'est pas tant l'histoire, je le répète, qui m'a charmée, mais tout ce qu'il y a autour. L'atmosphère est puissante, je n'ai pas les mots pour décrire le sentiment que procurent certaines scènes. Le symbolisme, la fantaisie et l'ésotérisme de la sorcellerie est omniprésent, mais rendu subtil par la modestie de la mise en scène. La voix de Bjork, les murmures, les chuchotements, le bruit du vent, les ballades nocturnes dans la prairie, les hauteurs des falaises, le bruit sourd de la mer, les rituels magiques, les plumes, la laine, l'importance des oiseaux, les histoires la nuit, les couronnes de fleurs tressées devant la tombe, la mélodie grave des violons, la délicatesse des dialogues, et surtout les chants sans paroles ni musique de Bjôrk, cette beauté à la fois grave et légère. J'ai été submergée par cette atmosphère très lente et symbolique.