Un brouillon dont il manque le montage final

Oh rage ! Oh désespoir ! Après une si belle reprise avec Casino Royale, nous servir cette bouillie illisible réalisée et montée par des maniaques du coupage de plan à la hache, c’est juste du gâchis.
On ne voit plus rien, le zapping d’images est insupportable, de la scène d’ouverture, à la poursuite en bateau en passant par la chasse à l’homme sur les toits. N’est pas Paul Greengrass qui veut...
On revient à du générique bidon sous forme d’hommage raté aux années 70. Quant à Marc Foster, le roi de la mise en scène invisible, il nous excite les neurones à faire contenir 6 plans dans une seconde, croyant qu’une scène d’action se réduit à la vitesse à laquelle on la découpe et on la remonte en multicaméras improbables. On a envie de repasser le film au ralenti. Donnez-lui des pilules pour les nerfs !
Le film est la suite directe de Casino Royale. Enlèvement de M. White pour interrogatoire. La suite, c’est Jack Bauer en cavale. On était tellement content de retrouver ce James Bond bagarreur, couillu au possible, gonflé à la testostérone interprété avec ardeur par Daniel Craig, que la déception est à la hauteur de l’envie.
Vengeance ou pas vengeance. Psychologie de la haine face à la conscience de la mission. On aurait pu plonger, mais on nous en empêche. On ne nous laisse pas voir, c’est embêtant au cinéma ! Ils s’emberlificotent dans les méandres d’un scénario qu’ils veulent de plus en plus complexes mais qui, en multipliant les pistes abandonnées en cours de route, ne fait que brouiller la lisibilité de l’ensemble.
Et pour couronner le tout, j’en veux personnellement à Marc Foster d’oser des hommages loupés à ces prédécesseurs comme cette image de femme allongée sur le lit couverte de pétrole, puisée directement chez Goldfinger. Autant chez Guy Hamilton, ça a de la classe, autant ici, c’est dégoulinant et laid.


Maintenant que le personnage est bien défini, bien campé et qu’on s’y est attaché, je compte sur Sam Mendes pour ne pas vouloir réinventer la série, mais l’honorer par une continuité dans laquelle il sera s’effacer derrière le mythe pour mieux le servir.

Totor
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le 24 nov. 2011

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