A monster calls: hymne à l'imagination.

Je n'ai pas été déçue par le film de Juan Antonio Bayona...Il y a derrière ce conte fantastique comme une vague ressemblance avec le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro. On retrouve la réalité dure et cruelle et le goût pour les histoires, ici mis en évidence par les dessins, magnifiques soit dit en passant. Les aquarelles m'ont immédiatement rappelé la version du conte des trois frères, dans le dernier opus d'Harry Potter. Sublime.
Le jeune interprète de Conor est impressionnant de justesse, tout comme sa mère, jouée par Felicity Jones. J'adore ce genre de films où il y a une confrontation entre la réalité et le fantastique, non dénuée de poésie. J'avoue même que le coeur d'artichaut hypersensible que je suis a versé quelques larme. En même temps, le sujet n'est pas gai-gai, rappelons-le: le jeune Conor vit aux côtés de sa mère gravement malade, avec la présence de sa grand-mère autoritaire et il se fait maltraiter à l'école! Du coup, il discute avec un arbre-monstre sorti de son imagination, qui l'aide à avancer et à affronter la vérité. Le rythme du film est lent, les scènes où Conor est seul sont nombreuses, mais je trouve qu'on ne s'ennuie pas, les sens du spectateur sont maintenus en éveil, grâce aussi à la magnifique BO de Fernando Velasquez. Au final, c'est une jolie façon de traiter de la préparation au deuil, à travers une sorte de quête initiatique. Le monstre joue le guide, les histoires et les dessins sont des outils de l'imaginaire de Conor, issus de son imagination et qui représentent un exutoire à la réalité. C'est rigolo comment à chaque fois ce genre de film me parle et me bouleverse...Si vous n'êtes pas fan du mélange fantastique et réalité, passez votre chemin. Si vous êtes en quête d'un film d'action, idem. Ce film est à savourer, à analyser et à revoir. Une petite merveille je vous dis.