En parfait amateur de curiosités exotiques, de films bien barrés et totalement pétés du casque, d'univers étranges et bigarrés je ne pouvais pas passer à coté de Quick Gun Murugan et son cowboy tamoul habillé comme une mire de télévision. Un western parodique made in Bollywood sur la malbouffe avec un héros technicolor fringué comme un sapin de Noël franchement ça ne se refuse pas.


Murugan est donc un cow-boy végétarien absolument fan de Clint Eastwood qui a décidé de rentrer en guerre contre le terrible Rice Plate Reddy (Plat de riz sanglant), un vilain à moustache qui a décidé de remplacer les restaurants végétariens par des fast food pour carnivores. Soucieux de préserver les vaches sacrées Quick Gun Murugan ira jusqu'à mourir pour sa cause avant d'être ressusciter pour poursuivre sa quête deux siècles plus tard.


Quick Gun Murugan est un film complètement fou à l'image de son improbable héros sorte de cowboy hypersensible tout juste échappé d'une gay pride avec pantalon rouge, chemise verte, gilet jaune en peau de panthère, petite lunettes de soleil et foulard rose. Ce superbe héros de l'ouest tamoul est un véritable as de la gâchette et deviendra même quasiment un super héros avec les pouvoirs qui vont avec à mesure que le film avance dans un grand délire généralisé. Délibérément excessif, ouvertement caricatural, outrageusement coloré Quick Gun Murugan est un divertissement totalement cintré qui multiplie à un rythme soutenu les grands moments de portnawak rafraichissant. Le film commence comme une parodie de western spaghettis arrosé de sauce curry puis glisse vers la science fiction avec résurrection et voyage temporel, le tout baignant dans une ambiance entre Austin Powers, Matrix et Sergio Leone. On assistera donc en vrac à des dizaines de bullet time un peu foireux, on trouvera des méchants qui sautent de cocotiers en cocotiers avec des lances pierres, une mort qui vient chercher les âmes errantes à moto, un duel de pur western mais en marchant sur des toits de voitures faute d'avoir trouvé une route déserte, des chansons à la bonne humeur niaiseuse , un méchant avec des oreilles poilus, des mangues explosives, un nain en couche culotte rose, un cowboy à la coupe afro, des attentats aux épices explosives et quelques acrobaties avec des gun-fight digne d'un John Woo sous ecstasy. Un univers bien foutraque qui fatiguera sans doute très vite l'immense majorité des spectateurs mais qui prend souvent la dimension réjouissante d'un spectacle ultra-bis et totalement cartoonesque pour les amateurs de pellicules autres.


Dans un univers tellement fou et démesuré le ridicule et l'extravagance finissent par devenir une sorte de norme et l'on ne s'étonne même plus de voir Murugan à l'horizontale sur un mur, stoppé une balle avec les dents ou avec huit bras. Le film est bourré de références cinématographiques plutôt occidentales à Sergio Leone, Matrix, Desperado, Clint Esatwood et même Terminator lorsque Murugan revient de son passage dans les bureaux administratifs de la mort et débarque dans le futur en slip panthère. Le film se paye aussi gentiment la tête de McDonalds lorsque le méchant du film tente de lancer sa chaîne de restauration rapide avec le McDonas et son clown affreux à tête d'oignon très inspiré du clown emblématique Ronald Mc Donald. C'est totalement fou, c'est même légèrement con, c'est délibérément kitsch, c'est plus que coloré à en faire mal à la tête mais c'est tellement loin de tout ce que l'on peut voir habituellement que fatalement Quick Gun Murugan reste au bout du compte un objet de curiosité des plus sympathique.


Quick gun Murugan n'est objectivement pas un très grand film; son humour un peu lourd pourra fatiguer, sa folie parfois un peu gratuite est épuisante, le film souffre de quelques baisses de régime et tout ceci le cantonne au rayon des séries B foutraques et des bêtes curieuses pour beaucoup de spectateurs. En tout cas pour moi qui adore justement ce rayon du cinéma bis et des films à part, le film de Shashanka Ghosh me permet toujours de passer un sacré bon moment aussi dépaysant que réjouissant.

freddyK
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Seul Au Monde (Ou Presque), Blog à Part, Collection Part 2 : Films en DVD et 2021 : Films Vus et/ou Revus

Créée

le 21 déc. 2021

Critique lue 79 fois

4 j'aime

8 commentaires

Freddy K

Écrit par

Critique lue 79 fois

4
8

D'autres avis sur Quick Gun Murugan

Quick Gun Murugan
freddyK
7

Quick VS McDosa

En parfait amateur de curiosités exotiques, de films bien barrés et totalement pétés du casque, d'univers étranges et bigarrés je ne pouvais pas passer à coté de Quick Gun Murugan et son cowboy...

le 21 déc. 2021

4 j'aime

8

Quick Gun Murugan
cherycok
8

Critique de Quick Gun Murugan par cherycok

En Inde, s'essaie à tout, on n'a peur de rien et on et surtout pas du ridicule. Voir débarquer un western dont le héros se voit affublé d'un accoutrement flashy à base de pantalon moulant orange fluo...

le 22 nov. 2011

2 j'aime

Quick Gun Murugan
Kibruk2
3

Critique de Quick Gun Murugan par Kibruk2

Les premières minutes laissent croire qu'on va assister à une parodie rigolote et déjantée façon indienne des westerns spaghettis. Et bien non. En dehors de quelques scènes et de quelques allusions à...

le 22 août 2022

Du même critique

Orelsan : Montre jamais ça à personne
freddyK
8

La Folie des Glandeurs

Depuis longtemps, comme un pari un peu fou sur un avenir improbable et incertain , Clément filme de manière compulsive et admirative son frère Aurélien et ses potes. Au tout début du commencement,...

le 16 oct. 2021

75 j'aime

5

La Flamme
freddyK
4

Le Bachelourd

Nouvelle série création pseudo-originale de Canal + alors qu'elle est l'adaptation (remake) de la série américaine Burning Love, La Flamme a donc déboulé sur nos petits écrans boosté par une campagne...

le 28 oct. 2020

53 j'aime

5

La Meilleure version de moi-même
freddyK
7

Le Rire Malade

J'attendais énormément de La Meilleure Version de Moi-Même première série écrite, réalisée et interprétée par Blanche Gardin. Une attente d'autant plus forte que la comédienne semblait vouloir se...

le 6 déc. 2021

44 j'aime

1