En 750, dans un Japon féodal miné par les guerres et la famine, 3 hommes (un bandit, un bonze et un bûcheron) se sont réfugiés sous la porte de Rasho (la porte du démon) des pluies diluviennes qui s'abattent sur la région. Le bonze et le bûcheron sont encore sous le choc du procès auquel ils viennent d'assister: celui de Tajomaru après le meurtre supposé d'un samourai et le viol de sa femme.
Rashomon est un film d' Akira Kurosawa datant de 1950. Le film explore les thématiques du réel, de la relativité de la vérité et de la valeur du témoignage face à une affaire de droit commun. Les versions diffèrent et laissent libre cours à une interprétation qui ne peut que fausser le jugement. En l'occurence, Kurosawa place ici le spectateur en position de juge. Le spectateur est informé par des flashbacks parfois contradictoires qui interrogent sur la responsabilité des 3 protagonistes.
Le samourai tué s'est il suicidé où a t il été tué par Tajomaru? La femme du samourai était elle consentante? Les différents éclairages font apparaitre des jugements très différents sur les personnages. Au fur et à mesure que les témoignages irréconciliables se confrontent, le spectateur réalise qu'aucun protagoniste du trio n'est au final innocent.
Les acteurs du film sont très bons notamment Toshiro Mifune, l'acteur fétiche du réalisateur japonais, très expressif et Machio Kyo dans le rôle de Masaka.
Le film s'inspire du théâtre japonais Kabuki, ses acteurs forcent le trait. En même temps, il constitue presque un huis clos, 80% de l'action se situant dans la clairière où le bandit de grand chemin a attaqué le couple.
Rashomon bénéficie d'une bande originale qui est une adaptation asiatique du Boléro de Ravel.
Le film a obtenu le lion d'or à la Mostra de Venise en 1951.
Ma note:8/10