Une belle illustration de l'échec de l'education nationale

J'allais voir ce film avec un bon a priori : pour une fois, un réalisateur s'intéresse au jeu vidéo, trop souvent traité en parent pauvre par les autres médias.
J'y ai trouvé ce qui a déjà bien commencé a gangréner le cinéma avec les dernier Star Wars : le fan service abusif.
Le scénariste ne pense qu'à faire retrouver au public les codes qu'il a déjà de la "pop culture" (qui est un peu au monde du jeu vidéo et du cinéma ce qu'est macdonalds à la gastronomie : un condensé de tout ce qui se fait de plus basique et accessible à un maximum de clients sans chercher trop loin), et multiplie pour cela les traits d'humour forcé en référence à une version ultra édulcorée de la culture vidéoludique. Cela empêche de fournir un scenario réfléchi : le film est ultra superficiel, du côté de la VR (comment les gens peuvent tomber d'une falaise dans le jeu alors que dans la vraie vie ils se rétameraient juste sur leur tapis omnidirectionnel), graphique (jamais vu des visages 3d aussi mal animés depuis mass effect andromeda), du point de vue de la cohérence (la police est absente pendant les semaines entières où des miliciens emprisonnent des gens, mais arrive pile au moment où le héros va se faire flinguer), de l'épaisseur des personnages (le mec tombe amoureux d'une fille virtuelle en 2 jours, le méchant est archi plat) ou encore des dialogues (à la fin on touche le fond :"la réalité c'est quand même bien parce que c'est vrai").
Mais le pire est que devant ce film qui, à part pour la scène de course du début, est affligeant de manque de créativité, un tas d'easter egg à vous rendre allergique au chocolat, les gens continuent de se fendre la poire à chaque référence ! À un moment, le héros a lâché un Hadoken, un gars derrière moi s'est étouffé de rire, il a fallu le sortir de la salle ! Mais enfin mon gars, je conçois que ça puisse faire plaisir de comprendre une référence culturelle pour une fois dans ta vie, mais faut pas se marrer juste parce que tu as vu passer des Spartans à l'ecran, ou signaler avec fierté et tout haut quand tu as vu un personnage d'Overwatch qui est dans tous les trailers de ce jeu ! Fais semblant de trouver que c'est un truc de normie au moins !
J'étais avec un pote, à la fin, les gens se marraient parce qu'il y avait les tortues ninja, nous on se marrait parce que ce film était en quelque sorte la transcription cinématographique d'une bonne galette du samedi soir, une daube digne d'Uwe Boll, bref, tout le monde était content.
Svp, mr macron, faites quand même lire des livres aux écoliers.

Harethor
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le 28 mars 2018

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