Vu en avant-première, en présence du réalisateur Mark Andrews et de la productrice Katherine Sarafian.
Après un « Cars 2 » pas franchement désagréable, mais plutôt décevant par rapport à ce que le studio avait produit par le passé, Pixar revient aux affaires avec « Rebelle », même si le film m'a finalement un peu décontenancé de par son sujet central, celui de la relation mère-fille, alors que ce dernier ne transparaissait pas trop dans toutes les bandes-annonces montrées, qui laissaient plutôt présager un film guerrier et épique. Était-ce pour conserver le mystère sur une partie du film ou par crainte de s'aliéner le public masculin, venu seulement y chercher une princesse intrépide qui botte des culs ? Quoiqu'il en soit, le film est surtout intéressant sur ce qu'il dit de la relation entre Disney, la maison-mère, et Pixar, la rebelle. Maman Disney, plus conventionnelle, tente de faire rentrer Pixar dans le moule avec des suites commerciales (« Cars 2 »), mais Pixar résiste en mettant en scène une jeune fille qui se révolte contre son mariage forcé. Je ne révèlerai pas la fin, mais disons qu'entre la mère qui désire le respect des traditions et la fille qui veut s'émanciper, chacun saura trouver son intérêt et que le consensus, bien qu'émouvant, prouve que si Disney s'est offert une cure de jouvence en rachetant la firme en 2006, Pixar entre quant à lui dans l'âge adulte, celui de la maturité, et même si le studio tient toujours à revendiquer son inventivité, il ne faudrait pas non plus que son cinéma se montre trop responsable, mais qu'il conserve ce petit grain de folie caractéristique qui le fait se distinguer et surpasser tous les autres.
À ce titre, la technique est comme toujours incroyable, Merida est magnifiquement animée, avec ses longs cheveux roux bouclés, si vivants que l'on aimerait pouvoir y passer la main (il ne lui manque que des tâches de rousseur plus marquées à mon goût). Aux niveaux des influences, on pense bien évidemment beaucoup à Miyazaki, que ce soit « Princesse Mononoké » ou « Le Voyage de Chihiro », mais également au « Robin des Bois » de Disney, cité à travers une séquence de tournoi de tir à l'arc, voire même à « Astérix », avec ces Écossais volontiers bagarreurs et définitivement gloutons.
Le résultat est amusant, l'animation splendide, mais reste qu'au final j'ai préféré « Raiponce » à « Rebelle ». Espérons que les prochains Pixar sauront se montrer plus drôles (« Monstres Academy » en 2013), voire plus audacieux (« The Good Dinosaur » en 2014 ; le projet sur l'esprit humain et celui sur le Jour des morts mexicain, pour les années suivantes).