Comme je dis souvent, on ne peut jamais rater vraiment un film de croisière, normalement, suffit de poser la caméra, de mettre quelques personnages, un soupçon d'histoire, le charme intrinsèque au genre et vogue le navire !

Rendez-vous à Rio m'offre un cinglant démenti qu'un esprit moins intègre aurait caché sous la veule expression : « l'exception qui confirme la règle »... Un médecin londonien se sauve en bateau pour éviter l'affreuse progéniture de son patron... ira-t-il à Rio ? Ben, pas vraiment en fait, incompréhensible ce titre...

Déjà, Gizgiz, quelle idée de tomber amoureuse de Dirk Bogarde, surtout quand il a une tête d'adolescent pas terminé avec des cheveux douteux, non, vraiment, ça me dépasse, moi...

De toute façon, très vite, le pauvre Dirk disparaît dans les méandres d'un casting de seconds rôles surréalistes. Entre le sosie écossais lubrique de Bernard Rapp et les improbables chapeaux melons plus ou moins crypto-gays, on ne sait plus où donner de la tête. Pendant ce temps là, le gros capitaine hurle de sa belle voix de basse et les femmes les plus laides du monde, petit pékinois chiffonné à l'accent douteux inclus, montent à bord...

A un moment, Scritch devient fou et hurle sans fin le nom de ce bon Bilou, il croit l'avoir reconnu dans ce quinquagénaire trapu à l'hygiène douteuse. Les avis éclairés des rares personnes sobres n'y changeront rien, les « Bilou !!!! » vont pleuvoir à chaque apparition, et elles sont nombreuses... Bilou insulte un chien, Bilou regarde un magazine porno avec des lunettes 3D, Bilou visite la baie, Bilou au bal, Bilou picole comme un trou... C'est fou où ça va se nicher les ressemblances, tout de même...

Les costumes me rendent neurasthéniques, les cravates osent le dernier mauvais ton, les robes sont découpées dans du papier crépon de couleur improbable, même les chemises parme ne peuvent plus rien pour réveiller Paulo, on sent que quelque chose est perdu et définitivement... Que diable allait-il faire dans cette galère ? Walsh aurait pu gagner facilement trois manches à air à zéro...

Scritch a même dit du mal d'un animal je crois et la Prune n'aime pas qu'on arrache des dents trop longtemps. Je me souviens d'une liqueur de whisky au sirop d'érable et d'un machin japonais bien sympa à la prune. L'invité en pagne avait l'air plus bronzé une fois rhabillé, je n'ai toujours pas compris pourquoi.

Le plus compliqué dans le film, c'était de savoir si le temps qu'il faisait hier concernait un jour ou l'autre et parait que si on est en province, ça marche pas, Mais c'est quand même pas aussi important que le nombre de jours passé chez Mothershaiev, surtout si le deuxième se trouve finalement être le premier. A moins que ce ne soit l'inverse.

N'empêche, si la jeune fille accorte qui laissait tomber ses morceaux de miko dans son décolleté avait été plus proche d'une place, le film gagnait un point... On est vraiment peu de choses...
Torpenn
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le 19 juin 2012

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