La grande déception que procure Rendez-vous chez les Malawas réside avant tout dans son scénario qui se contente d’un canevas minimal – envoyer quatre célébrités à l’autre bout du monde – décliné par une succession de gags répétitifs et déjà vus. On se demande bien, sinon pour l’exotisme de la destination, pourquoi l’équipe s’est donné la peine de partir tourner en Afrique du Sud. La dénonciation de l’hypocrisie inhérente au show business n’est ici que superficielle, qu’un thème parmi d’autres qui à aucun moment n’infuse dans le long métrage : les situations sont téléphonées, réitèrent jusqu’à plus soif le jeu du direct qui dégénère, des vacheries qui sortent de la bouche de personnage détestables, quoique campés par de bons acteurs.
Le comique repose essentiellement sur le décalage entre le mode de vie huppé des starlettes et leur confrontation à un environnement sauvage : le porc-épic devient un Pokémon, les photos dédicacées puis distribuées aux enfants leur serviront de supports à des pratiques vaudou, la balle de football est un agglomérat de déjections… Le comique est monolithique, homogène certes, mais assez pauvre et lassant. La réalisation, elle, est pire encore. Le summum étant atteint dans la première partie du film, durant laquelle la caméra filme n’importe quoi n’importe comment, à la prétendue manière des journalistes d’investigation. James Huth surprend par son amateurisme, qu’il rattrape ensuite par des plans tout droit sortis des reportages animaliers à la mode.
Alors certaines scènes font mouche, certaines situations font rire, oui. Mais nous étions en droit d’en attendre davantage de la part du réalisateur des deux volets de Brice de Nice qui, ici, ne s’est pas cassé la tête.