La vie est-elle le cauchemar que le rêve se refuse d'aborder?

Si "Black Swan" est le chef d'oeuvre de Darren Aronofsky, "Requiem for a Dream" en est sûrement son brouillon. Plutôt son esquisse. Son croquis. "Requiem..." est l'assiette de la filmographie d'Aronofsky. Il la remplit, l'agrémente, ajoute des sauces à la recette si secrète, mieux gardé que celle du Big Mac.

Sans rire, ce film, devenu un incontournable, justifie son rang de lobotomisateur de cerveau. Je me garderai de parler de l'histoire mais vais plutôt m'attarder sur les différents axes que le réal' a voulu faire apparaître.

Tout d'abord, le rapport au corps est omniprésent. Les gros plans sont là pour nous le rappeler (doit-on encore parler de l'oeil qui se dilate?). Le sexe, les changements physiques dues à la drogue, à la folie, tout est fait pour suggérer que chaque âme est l'emprisonnée d'un corps duquel il est impossible de s'évader. Puis il y a un retour à la naissance par la position foetale. Le film s'inscrit dans une sorte d'inversion, une descente aux enfers qui se conclut non pas par la mort mais par une naissance. Attention, en aucun cas par une renaissance, bref, c'est compliqué.
On compliquera la pensée en extrapolant, parlant d'un "Benjamin button scénaristique".

Ce qui est intéressant, ici, c'est de remarquer la destinée commune à chaque personnage. Grâce à la séquence de fin, on voit qu'ils finissent tous sur le même piédestal. Et ceci malgré la différence d'âge, de sexe, et surtout de parcours.

Que retenir, si ce n'est que la seule issue possible est identique à tous? Cela a beau être macabre, c'est pourtant la triste réalité. En filmant la mort, le supplice, Aronofsky nous apprend à aimer la vie.

Et à l'image d'un montage accéléré et sur-découpé, dépêchez-vous de profiter de votre existence, avant de faire votre Requiem.