Mick Garris. Ce grand cinéaste incompris, passionné par l'œuvre de Stephen King, comme la plupart d'entre nous qui possédons un cœur et un penchant pour le rêve et l'imaginaire encore intacts.

Mick Garris s'était attaqué tout récemment à Bag of Bones (Sac d'os pour les franco-phonistes) et n'avait pas beaucoup brillé. Mick Garris c'est aussi The Stand (Le Fléau), ce feuilleton télévisuel qui est un beau nanar mais que l'on aime quand même surtout grâce à ce Randall Flagg presque aussi réussi que l'original. Mick Garris c'est Desperation (Desolation) et Sleepwalkers (La Nuit Déchirée), que je n'ai pas vus mais qui ont l'air tout aussi kitch. Mick Garris c'est la deuxième version de Shining, bien plus proche du roman original mais aussi bien trop fade.
Bref, Mick Garris est un fanboy et on l'aura compris, comme tous les fanboys il oublie souvent son métier et nous donne surtout ce qu'on appelle dans le jargon des fanboys de la 'fanfiction'. C'est enthousiaste, on sent qu'il aime ça et ça n'est pas mauvais à proprement parler, mais il manque souvent quelque chose.

Heureusement, il semble que parfois rencontre le talent, et c'est ce qui est arrivé ici avec Riding the Bullet. Et c'est alors que tout est clair pour le Lecteur Fidèle attentif: Mick Garris est peut-être fait pour adapter les œuvres les plus courtes de Sai King et non pas les romans qui pourraient amener prématurément Mittens, le matou de la famille au Simetierre des animaux s'il lui tombait malencontreusement dessus.

C'est clair que Monsieur Garris est beaucoup plus créatif si on lui laisse de la place pour interpréter l'histoire et se l'approprier juste ce qu'il faut tout en restant fidèle à l'esprit original de l'œuvre.
Dans Riding the Bullet, la nouvelle est assez courte, alors pour en faire un film digne de ce nom il faut broder; et du début (avec ce générique sous forme de film familial qui pose les bases avec brio) jusqu'à la fin (où je n'en dirais pas plus)Mick Garris s'en sort à merveille.

Le film entier est bourré d'humour, de cet humour noir et grinçant que l'on connait de Stephen King; comme si la Mort elle-même vous faisait part de sa meilleure blague tout en vous faisant un clin d'œil qui veut dire que tôt où tard elle risque bien de raconter une autre blague où vous serez le héros.
Extrêment bien casté, des rôles principaux aux seconds rôles (l'œil averti reconnaitra certains d'entre eux venant tout droit d'autres adaptations du Roi de l'Horreur. Matt Frewer étant l'un des acteurs les plus récurrents de cet univers).

Un film d'horreur mais aussi, comme la nouvelle originale, une réflexion sur la vie et la mort. Bien trop sous-estimé, il devrait à mon sens être presque aussi connu que l'adaptation de La Ligne Verte. Alors si vous ne l'avez pas encore mis dans votre check-list, vous savez ce qu'il vous reste à faire; et vous feriez le bon choix.

Bref, j'ai grand espoir et espère bien que Mick Garris ne perdra pas cet enthousiasme à vouloir adapter Stephen King sur grand écran. S'il reste sur les bases de ce que je viens de voir, tout devrait bien se passer. Car quel mal peuvent faire un ou deux téléfilms kitchs si on a droit à une perle rare comme celle-ci de temps en temps?

Je lève donc mon verre (de jus d'orange, pour la route c'est plus prudent) à toutes ses futures adaptations!
Bing
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le 22 janv. 2014

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Bing

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