Robot Wars
4.2
Robot Wars

Film de Albert Band (1993)

Il y a un peu plus de 5 ans, je vous parlais du Robot Jox de Stuart Gordon, une bobine dans laquelle s’affrontaient des robots lowcost en stop motion sous la houlette d’Empire Pictures de Charles Band et appréciée de pas mal de monde. Parlons aujourd’hui de Robot Wars, nouvelle tentative de suite à Robot Jox après l’essai raté Crash and Burn (1990), sorti chez nous sous le titre Synthoïd 2030, à ne pas confondre avec le Robot War de 2007, qui est un autre titre du Transmorphers de chez The Asylum, le mockbuster de Transformers. Ça va ? Vous Suivez ? Mais au final, cette « suite » n’a pas grand-chose à voir avec Robot Jox au point qu’on se dit qu’il ne s’agit pas d’une suite mais juste d’un autre film de robots. Bref. En ce qui me concerne, j’avais trouvé le film de Gordon bien naze, ce dernier écopant d’un joli 2/10 à la fin de ma chronique de l’époque. Eh bien vous savez-quoi ? Ce Robot Wars n’aura guère plus !


Toujours produit par Charles Band, mais ce coup-ci avec sa toute nouvelle boite de prod Full Moon Entertainment, on le retrouve également ici au poste de scénariste. A la mise en scène, ce n’est autre qu’Albert Band, le papounet de ce sacré Charly qui a dû se dire que c’était mieux si cette petite entreprise restait dans la famille. Les faits d’armes d’Albert ? Ghoulies 2, Doctor Mordrid ou encore Prehystoria. Ouais, que du lourd donc. Au niveau du casting, ceux qui ont baroudé dans les années 80 et 90 reconnaitront quelques têtes. On retrouve par exemple Barbara Crampton (Re-Animator, From Beyond), pleine d’entrain, Peter Haskell, vu dans Chucky 2 et 3, les deux méchants de Karaté Kid 2 en la présence de Danny Kamekona et Yujo Okumoto, ou encore James Staley vu aux côtés de Charles Bronson dans Protection Rapprochée ou Clint Eastwood dans Firefox : L’Arme Absolue. Ajoutez à cela Lisa Rinna (Nick Fury, la série Melrose Place), modèle playboy, juste pour le plaisir des yeux. Autant le dire tout de suite, à l’exception de Barbara Crampton qui semble être la seule à ne pas se demander ce qu’elle est en train de faire là et qui se donne, les acteurs sont tout bonnement médiocres. Leur jeu est aux fraises, à commencer par un Don Michael Paul complètement antipathique en guise de héros qui ne sert pas à grand-chose. Le méchant chinois bien cliché n’est guère mieux, jamais marquant. Tous nous balancent à la gueule des dialogues d’une nullité affligeante. Mais le pire dans tout ça, c’est qu’alors qu’un mannequin playboy est au casting, pas de sexe ou de plan boobs, une honte ! Même lors de la scène de douche, rien du tout, la demoiselle sort avec déjà la serviette autour du corps. Sacrilège ! Rendez-nous les années 80 ! Pardon, je dis boobs euh… je divague.


Comme si ce n’était pas suffisant, Robot Wars a pas mal de problèmes de scénario. Son récit est très confus, les personnages utilisent un jargon inventé de toute pièce et ne nous expliquent que rarement (voire jamais) ce qu’il signifie. Des personnages ont une dent contre d’autres, mais on ne nous dit pas pourquoi. Le film ne nous explique jamais en quoi consiste exactement « l’Hémisphère Nord » ni les motivations des « Centros » ou de « L’Alliance de l’Est », non pas qu’on en ait quelque chose à carrer, mais tout de même. Les décors sont cheapos, avec des intérieurs de vaisseaux dignes d’une mauvaise série de SF des années 70 : des sous-sols remplis de tuyaux, des panneaux de commande avec des boutons lumineux bien cheaps, des ascenseurs qui s’ouvrent toujours hors champ car ils ne marchent pas vraiment. Et pour les extérieurs, des déserts feront l’affaire, ça ne coute pas cher. Et les robots dans tout ça ? Alors avec David Allen, le spécialiste du stop motion, aux commandes, ça a cette bonne odeur du kitch des années 80. Sauf que si on met bout à bout tous les plans des robots, on peine à arriver à 5 minutes. Et même là, dans la plupart des plans, on se contente de regarder un robot qui se balade dans un désert. On a bien un combat en guise de fight final car il fallait bien que ça pète un peu, mais c’est aussi intense que de regarder une course entre deux escargots. Les quelques tentatives d’humour ne fonctionnent pas mieux que le reste donc autant dire que Robot Wars n’a vraiment pas grand-chose pour lui.


Mou, ennuyeux, mal fait, mal joué, même pas fun au point qu’on se dit qu’on aurait pris bien plus de plaisir devant un épisode de Power Rangers, Robot Wars est un ratage total de la part de la Full Moon. Un de plus diront certaines mauvaises langues.


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

cherycok
2
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le 28 nov. 2021

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