Rockets on the rock

C'est n'importe quoi ce film, y'a Woody Harrelson ou Ed Harris (selon les lumières) qui en a ras la casquette de militaire parce qu'il est devenu veuf alors vu que c'est un général avec des tas d'étoiles, il va se venger de toutes les autres morts de ses subalternes (le déni du deuil pathologique).
Heureusement y'a Nicolas Cage qui a oublié son costume d'ours et Sean Connery déguisé en Gandalf (mais que au début attention), épaulés par la main droite du président Bartlet devenu démago parce que Martin Sheen n'est pas au casting, qui vont sauver tout ce bazar. Alors y'a des explosions, y'a des fusillades, y'a la musique de Pirates de Caraïbes mais y'a pas Johnny Depp puis quand y'a pas assez d'explosions, y'a des fusillades dans des pièces remplies de produits chimiques, je vous laisse imaginer le résultat. J'oubliais, y'a aussi Docteur Cox qui a perdu son sens de l'humour !

Le problème, car il y en a un malgré mon magnifique exposé non exhaustif précédent, c'est la vacuité de la morale. Ok, c'est un film d'action bourrin, on s'en fout du propos sauf que le ton sérieux donné au film, contrairement à Die Hard (par exemple), donne l'impression d'une idéologie cachée derrière. J'ai jamais vu autant de drapeaux américains prendre autant de place de manière outrageuse. Et vas-y que le méchant marine ne l'est pas parce qu'il a lu Oscar Wilde et que le patriotisme c'est pour les vicieux. Seriously ?
Je n'aime pas du tout critiquer un film selon son taux de crédibilité, j'abhorre les gens qui n'aiment pas une oeuvre en disant "nan mais tu comprends, c'est pas possible alors c'est con, on n'y croit pas une seconde à son truc c'est nul", notamment pour les dystopies (récemment snowpiercer). Souvent, les excuses pour qu'il y ait de la bagarre dans un film ne tiennent pas debout et on s'en contrefout. Mais là. Là. Là je dois dire que quand même, c'est d'la merde. Ce n'est pas seulement d'la merde parce que le gouvernement ferait mieux de filer ses 100 millions à l'autre fou au lieu d'en dépenser bien plus avec ses stratégies d'attaque : ça l'est parce qu'il n'y a pas d'enjeu et donc pas d'attachement au déroulement de l'histoire. Le méchant ne l'est pas vraiment, les gentils (outre cage et connery qui sont là pour la bromance) ne le sont pas vraiment non plus. Je ne dis pas qu'il faut du manichéisme forcené pour qu'il y ait de l'enjeu mais j'sais pas, ici tout reste terne et long.

Heureusement qu'il y a la musique de Pocahontas quand Gandalf rasé sauve une fois de plus Nicolas Badass Cage. Merci Hans Zimmer !