Les espagnols, tout de même, ont le chic pour maîtriser cet art complexe, troublant et pointilleux qu'est l'érotisme ; pire, ils osent ici concurrencer un ténor du genre sur son propre territoire, l'Italie ! Qu'elles sont belles, ces demoiselles au teint halé, à l'esprit ouvert et aux courbes assumées... Or ,bien sûr, si vous vous êtes attardés sur le formidable synopsis présenté ci-dessus (on fait difficilement plus concis), ce n'est pas le pourtour méditerranéen seul qui est à l'honneur mais également les steppes glaciales d'un pays méconnu : la Russie (привет товарищ !).

Le scénario est d'autant plus simple que son intrigue se base entièrement sur la relation ambigüe qu'entretiennent les deux protagonistes principaux : Alba, la petite espagnole aux cheveux courts et à l'allure de garçon manqué, extravertie ; et... la demoiselle russe (pour éviter tout spoiler, je ne peux vous révéler son prénom), qui dépasse la première de deux têtes, fière d'une beauté nordique typique, introvertie mais curieuse. Alors, l'esthétisme suffit-il à faire un bon film ?

S'il avait été question de court-métrage, sans doute l'intelligence de la caméra m'aurait-elle comblé or, ici, ce n'est pas assez. L'homosexualité, ce sujet à la mode qui rattrape finalement "le temps perdu", a pour vocation première de participer à l'esthétisme global (qu'y a-t-il de plus beau qu'une femme, n'est-ce pas ?) mais aussi à lier sexualité et psychologie. Il ne s'agit pas seulement d'un romantisme où Rome concurrence Paris ni de positionner l'homme comme menaçant et barbare ; bien qu'il n'ait aucune place dans ce film, apparaissant sous les traits d'un room-service (Max) qui n'a pas de meilleure idée que de proposer un "threesome" à deux lesbiennes...

Le "choc des cultures" espagnoles et russe fait indubitablement des étincelles, et ce malgré quelques clichés desquels, décidément, on ne sortira jamais (cf. "l'été existe aussi en Russie ?"). L'ivresse d'une nuit, parfaitement assumée par chacune, se transforme peu à peu en une relation amoureuse ambigüe dont la flamme ne cesse d'être ravivée par la grâce de l'instant. Touchant mais sans génie.

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blolit
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le 22 avr. 2011

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