Avec Rubber, on est toujours dans la première partie de carrière de Quentin Dupieux, qui se cherche encore. Ce film, c'est un peu la cinquième roue du carrosse dans la filmographie du réalisateur. Tout y est encore un peu grossier : le quatrième mur est brisé de toutes les manières possibles, les dialogues et les situations sont bien absurdes mais trop lourdes (le policier qui sort de son rôle, la fin du film en forme de boucle temporelle, la première scène). Comme si le film se mettait lui-même des bâtons dans la roue. En un mot comme en cent : on décroche assez vite de ce film en roue libre - comme son pneu. Trop insensé, il ne dégage aucune émotion, peine à faire sourire, et il est bien entendu vain d'essayer d'intellectualiser quoi que ce soit. Heureusement pour la carrière de Dupieux, la roue finira par tourner ! On notera quand même la maîtrise technique assez impressionnante, de l'ingéniosité à faire déplacer ce pneu de lui-même aux plans sublimes de terres arides états-unienniennes : une belle preuve de roue-blardise.