Rude Boy est à la fois un film réjouissant et décevant.
Réjouissant par son caractère documentaire.
On suit les Clash, sur leur tournée de 1978. La qualité des lives présentés est très bonne, transmettant plutôt bien la rage des musiciens (même si l'on pourrait regretter que la caméra soit un peu trop souvent centré sur Strummer). Les musiques sont donc les premiers succès du groupe, on entend à de multiples reprises leur célèbre White Riot. De plus, on a le droit a pas mal de passages ou s'expriment Joe Strummer et les autres, sur de multiples sujets.
C'est aussi un film intéressant en tant que témoignage de cette époque particulièrement importante pour le Royaume-Uni: la montée du racisme, les nombreuses manifestations et confrontations, le mouvement punk qui débarque. C'est une Angleterre prolétaire, pauvre, en plein déchirement qui nous apparaît.
Le décevant se situe surtout dans la partie fiction à proprement parler.
Déjà, le personnage de Ray peine à convaincre par ses expressions, et est aux antipodes des membres du Clash, ou même du mouvement punk, ceux-ci étant emplis de rage, de puissance, tandis que celui-là paraît inerte.
Car non seulement le personnage de Ray est ennuyant par ses paroles et action, mais il l'est aussi par toute l'histoire qui l'entoure. Il ne se passe quasiment rien, pour ne pas dire absolument rien, on s'ennuie, on se demande ce qu'il vient faire là (Strummer et sa bande le prennent comme roadie alors qu'il est raciste, alcoolique et contraire à leurs pensées ?).
En plus de ça, les plans ne sont pas toujours très beaux, rien d'innovant ou d'extraordinaire.
Grosse déception pour moi, qui m'attendait à tomber sur un film (comme son nom l'indique) violent, empli de rage, alors que c'est en réalité un documentaire pas déplaisant cerné de passages fictionnels ennuyants.
(sans oublier que le groupe lui-même, à la sortie du film, fut extrêmement déçu et a décidé de le boycotter)