Bon déjà, le film commence avec des gendarmes qui regardent les émeutes de Mai 68 comme un match de foot, le cul sur une chaise et des bières à la main. Le ton est donné. On sait qu'on va passer un moment extrêmement gênant du début à la fin.


Et la suite se confirme avec un festival de personnages tous plus clichés les uns que les autres. Mais là on frôle parfois un niveau surréaliste voire irréel. En vrac :
- le patron du bar, un ancien nazi qui se cache dans le village, avec évidemment l'accent allemand qu'on utilisait quand on avait 4 ans
- la famille de belges qui disent "une foué" quand c'est possible. Ya quand même une scène limite apocalyptique où ils se font imiter par les patelins et le patron du bar. Et là attention ça vaut le coup de voir des mauvais doubleurs belges imités dans un nanar.
- le curé alcoolique pilier de bar
- le gendarme pied noir qui bouffe des merguez, avec l'accent qui va avec, bien entendu
... mais ce n'est pas tout et on y reviendra, le pire est à venir.


Le film est un festival de répliques qui n'ont aucun sens. Mais vraiment. On sent qu'il n'y a aucun script et que les acteurs comme figurants sont en roue libre. Le réalisateur a dû leur dire un truc du genre "t'as 1min30 pour improviser dans le carrefour démerde toi t'es payé à la pellicule je te rappelle".


A un moment le chef de la gendarmerie hérite de plusieurs millions de dollars et le notaire décide de lui prêter de l’argent en avance. Le gendarme accepte l'argent, même si il refuse l'héritage dans un premier temps car il veut juste une médaille, et signe un papier sans le lire qui atteste qu'il lègue tout son héritage au notaire. Ca n'a aucun sens ? Vous n'êtes pas au bout de vos surprises avec Sacrés Gendarmes.


Ensuite, pendant au moins 10 minutes, on voit Sim qui s’entraîne à sortir son flingue de sa poche dans sa chambre à moitié à poil avec des posters de Tarzan derrière. Et des scènes comme ça, il y en a une palanquée en fait. Plus ou moins gênantes, donc drôles.


Bref, c'est le chaos complet, même si on a quelques longueurs. Le film s'essouffle dans sa connerie, mais c'est pour mieux vous préparer pour la suite.


Car là on nous annonce l'arrivée d'un brigadier noir. On s’attend au pire et à juste titre. Attendez vous a tous les pires clichés racistes de l'époque : fils de président africain, ne fait que rigoler tout le temps. Mais alors le summum c’est quand il prend un bain dans la chambre de son chef et que l’eau devient noire comme du pétrole. Oui, je ne rigole pas, c'est arrivé dans le cinéma français. Et des blagues de ce genre, il y en aura beaucoup trop.


Passé ces scènes tout simplement hallucinantes, il va s’endormir avec son supérieur dans le même lit avec une main dans une chaussure, pour justifier un gag où il gifle son chef avec pendant son sommeil. Ce nouveau brigadier africain est pris de spasmes tellement violents qu'on se demande s'il ne frôle pas la crise d'épilepsie.


Pour la dernière demi-heure, on apprend qu'ils risquent d’être mutés car ils ne servent à rien dans leur patelin donc... il vont vandaliser des voitures, payer les villageois pour qu’ils leur mettent des amendes. Logique.


C’est donc un magnifique étron qui peut figurer dans le haut du panier du nanar français. C'est une expérience éprouvante tout de même, qui pourra en révolter certains à juste titre. Pas aussi bon ou psychédélique que le mythique Mon Curé chez les Thailandaises ou Droles de Zèbres par exemple, mais les amateurs de ce cinéma français qui pique ou les archéologues du genre ne seront pas déçus.

fairybrownie
7
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le 15 janv. 2021

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