Une tentative foireuse d’avoir voulu réaliser un film FR mêlant kung-fu, fantastique & jeu-vidéo

Pour son premier long-métrage, Giordano Gederlini (scénariste du césarisé Les Misérables - 2019), donne constamment l’impression de réaliser un pur produit Europacorp (les grosses daubes de Luc Besson, toutes calquées sur le même modèle, à savoir une B.O. similaire les unes aux autres, des plans identiques et une brochette d’acteurs minables). Comme si l’on avait pris Taxi (1998), Wasabi (2001), Banlieue 13 (2004) & Danny the Dog (2005), qu’on les avait foutues dans un shaker (une pincée de japoniaiserie, des kékés de cité, de l’action à ne plus savoir quoi en foutre) et vous obtenez cet étron qu’est Samouraïs (2002).


Le film ne se résume pas seulement à son hideuse affiche multicolore (à vous en donner la gerbe), c’est aussi (et surtout !), un scénario tellement abscons et débile, qu’il ne sera en réalité qu’un fallacieux prétexte à mettre en scène différentes formes d’arts-martiaux (taekwondo, karaté, boxe thaïlandaise, kung-fu & wing chun). Tout le reste ne sera que superflu, avec un petit côté jeu-vidéo (nous rappelant cette infâme production tricolore qu’était Gamer - 2001) et ce côté jeunes de banlieue, avec ses cités et ce phrasé propre aux "wesh wesh", à savoir le verlan (« C'est l'heure d’aller vous chezcou », mon dieu, je n’ose imaginer la tête de Bernard Pivot).


Le film étant clairement orienté vers les ados, il se complait à aligner les références ou humour débile pour tenter de satisfaire sa cible. Non seulement on nous balance du verlan à toutes les sauces mais en plus de cela, on doit aussi se farcir l’insupportable Nacir (Saïd Serrari), l’archétype du sidekick tout fragile et chétif, à la voix fluette de castra dont on n’a qu’une envie, c’est qu’il daigne fermer sa gueule tant il est horripilant. A ses côtés, ce n’est pas mieux, puisqu’à défaut d’avoir un acteur, on a Cyril Mourali (qui a démarré dans le mannequinat et qui n’est là que pour son physique et clairement pas pour son jeu d’acteur, mention spéciale à la scène où il arrache vaillamment son marcel pour finir torse-poil). Bref, le film démarrait assez mal, avec une reconstitution du Japon médiéval au cœur d’un banal champs de bambous où une femme met au monde un cocon (!) renfermant à l’intérieur un nourrisson (un futur démon) qui grandit à vue d’œil pour atteindre la taille adulte en l’espace de 20 secondes (allez savoir pourquoi, l’enfant est né avec un slip en cuir (plutôt pratique me direz-vous) et par miracle, ce slip est toujours à la taille du démon une fois sa croissance terminée…). Pour la suite, on évitera de trop s’attarder sur les invraisemblances et la complexité du scénario, s’en est tellement crétin (quid des bad guys qui ne se déplacent qu’en fourgon blindé de la Brink’s ?).


En dehors des inepties scénaristiques, il est amusant de constater à quel point le film cumul les poncifs, entre le noir voleur de scooter (avec une apparition d’Omar Sy qui se limite à 3min montre en main), l’arabe voleur (et guignol de service) et les japonais qui sont surnommés Les Pokémons (yeux bridés = chinois = Pokémons, vous suivez le raisonnement et la rigolance de la vanne ?).


Avoir fait appel à Philip Kwok pour gérer la chorégraphie des scènes d’arts-martiaux auraient pu nous rassurer, après tout, il a bossé sur bon nombre de grosses productions telles que À toute épreuve (1992) & Le Pacte des loups (2001). Sauf que derrière cette grosse production (50 millions tout de même), on retrouve des producteurs déjà responsable du catastrophique Promenons-nous dans les bois (2000). Et visiblement, les purges ça les connait, puisqu’un mois (!) seulement après avoir sortis au cinéma le film de Giordano Gederlini, ils sortaient en salles l’abjecte Bloody Mallory (2002). Donc autant vous dire qu’avec de telles casseroles, on savait ce qui nous attendait, à savoir une tentative maladroite d’avoir voulu réaliser un film français mêlant kung-fu, fantastique & jeu-vidéo.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

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