Santa Claus
5.8
Santa Claus

Film de Jeannot Szwarc (1985)

Choisi par la maison de production Salkind après le succès des Dents de la Mer : deuxième partie pour mettre en scène une déclinaison de la saga Superman (le très mauvais Supergirl, sorti en 1984), Jeannot Szwarc se voit confier un second projet malgré l’échec critique et financier de son précédent long métrage. Fort d’un scénario écrit par David Newman, auteur célèbre pour ses collaborations avec Arthur Penn et Joseph Mankiewicz, scénariste des trois volets de la saga Superman, Santa Claus : The movie sort en 1985 et se plante lui aussi, essuyant des retours critiques désastreux et un box-office décevant.


Pourtant, cet échec ne doit pas masquer les grandes qualités du film, à commencer par la beauté de ses plans, composés avec une inspiration telle qu’ils immergent immédiatement le spectateur dans ce microcosme type boule à neige où tout est plus coloré, plus resplendissant, plus magique. Prolongés par des effets visuels efficaces, les décors représentent de façon admirable l’atelier du Père Noël et ce qui s’y rattache : nous ne sommes pas loin de Blanche Neige et les sept nains, versions XXL, avec ces petits lits de bois dans lesquels dorment les elfes, les ateliers où l’on danse en travaillant, la grange où dorment des rênes animés en stop motion.


Le long métrage de Jeannot Szwarc est une œuvre d’artisan, il parcourt avec un soin méticuleux des espaces qui sentent le bois, la peinture, la poussière de fée, à l’image des décors construits pour l’occasion. Et sa thématique principale n’est autre que la lutte entre une conception artisanale de Noël et une conception industrielle qui privilégie le marketing et le profit. Dit autrement, le film affirme que la seule magie véritable est celle qui résulte d’un savoir-faire réalisé avec passion, de la même façon que le cinéma de divertissement bricole à partir de matériaux et de technologies hétéroclites pour donner vie à un rêve. Ici chaque plan est préalablement réfléchi, organisé, composé, si bien que nous spectateurs sommes émerveillés par ce beau spectacle qui n’a d’autres ambitions que de divertir. La somptueuse partition musicale que signe Henry Mancini augmente ce sentiment de magie authentique : les chants traditionnels sont intégrés à des thèmes originaux mémorables et magnifiques.


En dépit d’un second segment plus conventionnel qui brosse le portrait d’un méchant caricatural et peu charismatique, Santa Claus : The movie constitue une excellente surprise, une conte simple, touchant et réalisé avec talent. À reconsidérer.

Fêtons_le_cinéma
8

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le 12 avr. 2020

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