La traque
Scalps offre à l’amateur de westerns spaghettis un récit de vengeance des plus classiques, au cours duquel une jeune Indienne parvient à échapper à ses ravisseurs, après qu’ils aient ravagé son...
le 25 mars 2022
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Une troupe de sudistes n'accepte pas la défaite de leur camp, et vit retranchée dans un fort. Lorsque le colonel réclame Yari, fille du chef indien local, l'ambiance s'envenime et le village peau rouge est décimé. Yari parvient toutefois à s'enfuir et trouve refuge chez Matt, un ancien soldat sudiste. La traque commence.
Je préfère le dire d'emblée, ce Mattei n'est pas vraiment un nanar. Même si bon, Bruno ne peut s'empêcher de se craquer par moment en réalisant des scènes un peu nawak.
L'idée du film n'est pas mauvaise : une chasse à la femme indienne, avec la mise en lumière des relations conflictuelles qui unissent les 2 peuples à travers le lien qui se construira entre Matt et Yari. L'occasion de mieux se comprendre et s'accepter. Malheureusement, ça finit par tourner un peu rond, avec des évolutions de personnages un peu grossières. L'aspect culturel indien est sous-exploité, Mattéi préférant se concentrer sur la pratique du scalp, rituel barbare que l'homme blanc investira rapidement dans une sorte de rapprochement universel de l'Homme dans la violence (mise en scène par quelques touches de gore bien crapoteux). Sur ce point, le film est assez direct et a le mérite de ne pas forcément choisir son camp.
[Edit : en lisant vite fait la fiche wikipedia sur la scalpation, je me suis aperçu que cette pratique a été en fait introduite par les occidentaux et reprises ensuite par les indiens. Comme quoi...]
Mais chasser le naturel et vous savez ce qu'il fera. Car le métrage ne peut s'empêcher de verser à quelques reprises dans le nanar, parfois malgré lui. Le doublage, déjà, offre quelques grands moments de stupidité, principalement dans une scène d'introduction où le colonel sudiste motive ses homme par un discours bien vulgaire que n'aurait pas renié à le Sgt Hartmann dans Full Metal Jacket (avec une histoire de couilles au cul qui revient à plusieurs reprises).
Autre scène nanar, la découverte de la montagne sacrée indienne, avec son arrivée de racailles peaux rouges qui se promènent en bande et crachent par terre, menaçant à tour de bras avec leurs fusils. Yari est censé s'adresser à eux dans sa langue natale, mais elle parle en fait en français devant un Matt qui joue celui qui ne comprend pas ce qui se dit. Or, quand elle lui traduit la conversation qu'elle vient d'avoir, elle en change le contenu. Le résultat est quand même bien nawak, surtout avec le duel au couteau qui s'ensuit.
Et enfin, définitivement traumatisé par les exploits de Sly dans sa célèbre tétralogie, Mattéi ne peut se retenir de placer quelques repompes de Rambo, principalement quand Yari se découvre une passion pour le tir à l'arc avec de la dynamite sur ses flèches. Explosion de méchants garanti.
Quant à la séquence finale, je ne veux pas spoiler, mais je vous assure que le pseudo-rebond scénaristique y est plutôt mal foutu et rigolo.
Scalp est donc un western atypique, avec son lot de bonnes idées mais reliées par un assemblage trop poussif et quelques séquences nanars. Il se laisse toutefois regarder tranquillement, et on est quand même à mille lieux du nawak habituel de ce duo de réalisateurs. Dommage tout de même que le concept d'un rape and revenge indien ne soit pas plus poussé.
Créée
le 15 janv. 2020
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