Autant le dire tout de suite, le film est une version condensée de la série, Edgar Wright, le réalisateur devant adapter six volumes en un film de deux heures.
Il en reste un film ultra-jouissif dans le même délire que la série et clairement orienté geek et surtout années 80-90. Ca commence d'ailleurs dès le générique avec le jingle d'Universal en vieux jeux vidéo mégadrive et le son qui va bien avec (on pourra voir le coup des pièces pour les ennemis qui explosent qui fait penser à Sonic, la vie bonus pour Mario....).
Le film est rapide, il n'y a pas de temps morts et on ne s'ennuie pas une seconde, les personnages peuvent sembler peu approfondis comparés à la version papier et c'est vrai pour certains mais l'essentiel est respecté. La réalisation est sublime mêlant de nombreuses insertions notamment des onomatopées pour les coups mais aussi de petites annotations. L'univers visuel est délirant avec des couleurs flashies, des poses de combat comme dans les jeux de bastons de nos jeunes années avec de gros VS qui s'affichent. Le film est aussi drôle que la série, on ne retrouve pas toutes les blagues du comics et c'est bien normal, de même que le réalisateur de Hot Fuzz rajoute et change par rapport au comics (la fin du premier combat, la force de police vagan ou encore le combat musical superbe ou un grizzly formé par le groupe de Scott combat les deux dragons ennemis...)
Au delà du délire visuel extrêmement jouissif et des blagues, il y a de très nombreuses scènes de combat très très bien chorégraphiées et très bien mises en scène. Visuellement, on est loin des films récents avec une caméra tenue par un parkinsonien.
Si Edgar Wright assure à mort, les acteurs ne sont pas en reste. Michael Cera est excellent et ne joue pas un loser (même si en apparence c'est le cas). Mary Elizabeth Winstead joue une splendide Ramona qui va venir hanter mes rêves et pour moi une mention spéciale à Kieran Culkin qui campe un Wallace plus vrai que nature et aussi drôle que dans le comics, un vrai régal. Pour les sept ex maléfiques, on voit bien que l'attention à été poussée sur les trois gros acteurs venus faire des caméos (Chris Evans en star de film d'action et pro du skate, superbe, Brandon Routh en bassiste à super-pouvoirs et Jason Schwartzman en boss de fin de film). Les trois acteurs font profiter de leur expérience et étoffent le casting du côté des vilains car les autres sont très survolés.
Alors Scott Pilgrim un film de geek, oui mais aussi un film musical. La bande-son tient une place très importante et le son rock garage bien gras qui grésille volontairement, ça le fait (surtout les intros de la batteuse Kim).
Pour résumer, Scott Pilgrim est dans la droite lignée du comics, un ovni complètement déjanté mêlant jeu vidéo, musique, blagues et combats sans oublier l'amour. A voir et à revoir sans compter.