En pleine mode des remakes, reboots et autres sequels, la tentation de ressortir un nouveau Scream au cinéma était grande, si pas inévitable. A la barre, le duo magique Wes Craven, Kevin Willimason. Même s'il me semble que ce dernier a lâché le projet en cours de route selon l'un de ses tweets. En fan absolu, je me devais d'aller voir ce quatrième volet du tueur au masque. Et pour info, je possède le masque en question sans avoir poussé l'obsession à le porter dans la salle de cinéma.


Le pari du film est t'il réussi ? J'ai envie de dire oui car si le quatrième film a des défauts, je dois simplement le remercier d'avoir lavé l'affront du troisième épisode qui m'avait particulièrement déplu car trop parodique.

L'ambition du film est simple, faire découvrir l'univers de Scream à une nouvelle génération de spectateurs. La génération Internet. De ce point de vue là, c'est assez réussi. On modernise l'histoire sans pour autant faire de l'hyper technologique à tout va. Retrouver les survivants des premiers massacres, ça a toujours son charme sans pour autant perdre le public n'ayant pas suivi la première trilogie. Mais justement Scream 4 fait toujours partie de cette première trilogie et n'introduit en rien une "nouvelle génération" de screamer. L'histoire tourne toujours autour de Sydney Prescott (Neve Campbell), ayant depuis exorcisé ses démons. Du moins c'est ce qu'elle croyait naïvement en revenant à Woodsboro. C'est là le principal défaut de Scream 4. Il n'introduit pas de potentiels nouveaux héros (pourquoi les rendent attachants ? Ils vont tous crever) et n'accorde pas non plus une grande place aux survivants des précédents massacres, si ce n'est en offrant une quatrième personnalité à Sydney en quatre films et une deuxième à Gale sans pour autant s'attarder sur le mal être et les problèmes de couple de cette dernière.

Nouvelle décennie, nouveau code nous annonce t'on dans les bandes annonces. Les personnages n'arrêtent pas d'en parler mais à l'écran, on n'a pas l'impression de voir les anciens codes détournés. S'il y a à première vue plus de victimes. Les morts ne sont pas plus surprenantes ou plus spectaculaires. Elles sont par contre plus violentes et plus crues. Et il n'y a pas plus de sexe malgré ce que réclame le public. La première partie est d'ailleurs assez molle avant d'enchaîner dans une tuerie où on se laisse emporter en acceptant que l'on se trouve dans un simple film d'horreur et rien de plus. Le film ne prend donc jamais de hauteur à l'inverse du premier Scream dénonçant les codes du slasher pour mieux en jouer. Pire, le film veut une fois de plus se moquer des codes des autres films d'horreur en dénonçant par exemple le trash de la série Saw lui ayant succédé, mais elle ne balaie pas pour autant devant sa porte. Scream 4 étant un Scream très classique se voulant dans sa forme et dans la tête de ses héros comme le remake du premier, sans pour autant lui arriver à la cheville. Comme dira ainsi Sydney " Don't fuck with the original ".

Malgré ses maladresses. Scream 4 est une vraie réussite. On rit des répliques tournant en dérision les situations du film, on s'amuse à reconnaître les acteurs déjà vus ailleurs, on tremble à peine, mais ce n'est plus tellement le but du film. C'est ça qui est paradoxal, Scream est le film d'horreur ultime, le film d'horreur préféré de nombreux fans du genre... sans pour autant en être vraiment un. D'où peut être sa popularité car il a transcendé les genres. Marque de fabrique en faisant sa réputation, l'introduction est parfaitement maîtrisé et est un nouveau délire jubilatoire de film dans le film où l'on joue à merveille avec le public. Avec en bonus une brochette de dindes de séries que l'on a tous, un jour ou l'autre, eus envie de trucider nous même. La révélation finale offre elle une variante teintée d'ironie assez convaincante par rapport aux trois numéros précédents. Sans pour autant ouvrir la porte à une nouvelle trilogie. Scream un jour, Scream toujours.

 

! ATTENTION SPOILERS !







J'en rajoute une dernière couche pour ceux ayant vu le film. Car si c'est sympa de lire un article sans révélation, ça n'en est pas moins frustrant si on veut connaître l'opinion des gens à la sortie de la salle. L'identité du tueur est donc très originale sans pour autant être choquante. Ça l'aurait été si on avait pu s'attacher un minimum à Jill et ce fut loin d'être le cas. La cousine n'apparaît jamais comme la digne héritière de Sydney et on ne tremble pas pour elle. A l'inverse, l'identité du tueur du premier Scream était choquante car le tueur n'est pas une entité diabolique type Jason, ni un figurant tiré au hasard. Billy avait un vrai mobile bien réel. Rendant de fait l'histoire d'autant plus plausible et dérangeante
taocritik
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le 16 avr. 2011

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